Dans plusieurs quartiers de Bamako, l’insalubrité est devenue un problème de santé publique. Au marché de Kalaban -coro, dans le cercle de Kati, il y a une semaine, le goudron avait été pris d’assaut par les ordures. Cela, dans l’indifférence des autorités communales.
Non loin de la gendarmerie se trouve le marché de Kalaban -coro. Arrivés sur ce lieu, où les populations se procurent des condiments, de la viande, etc., nous avons été accueillis par de la poussière, des déchets, une odeur nauséabonde et bien sûr des animaux, qui faufilent parmi les engins. Le marché ainsi que le goudron avaient été presque transformés en un pâturage, car les animaux venaient se ravitailler sur ce tas d’ordures en reste d’aliments et de légumes pourris.
« Ces déchets nous empêchent de circuler librement »
Dans cette zone, le passage devenait de plus en plus difficile pour les usagers de la voie publique en raison non seulement des ordures qui s’emparaient petit à petit du goudron, mais aussi de la circulation des animaux. Les usagers de ladite route avaient commencé à se plaindre de la situation. Beaucoup de questions se posaient quant à la présence de ces ordures dans cet endroit ainsi qu’au manque de réaction des autorités communales.
Nous avons alors cherché à comprendre le problème. Cela, avant même que la mairie ne vienne dégager ce tas de déchets qui avait l’ambition de devenir un monticule.
Vers la Banque Nationale de développement agricole (BNDA), situé juste à côté de ce marché, un motocycliste indique que ces ordures sont devenues encombrantes. « Ces déchets nous empêchent de circuler librement », a-t-il indiqué. À l’en croire, la circulation des animaux peut entraîner de graves accidents sur cette voie qui tue déjà trop. « Les autorités doivent assumer leur responsabilité », conclut-il.
Les responsabilités sont partagées
Nous avons effectué un tour dans ce marché afin de savoir la cause de ce problème de déchets. Après quelques marches, nous avons pu nous entretenir avec une vieille dame, Bafana. Selon celle-ci, cette situation n’avait d’autres explications que l’incivisme des citoyens. « Ces ordures que vous voyez sont déposées par nous les vendeurs », affirme-t-elle avant d’indiquer que chaque vendeur nettoie chaque jour les dessous de son hangar et jette les ordures à cet endroit.
Si Bafana accuse les commerçants, cette vendeuse de légumes, madame Diallo Fatou accuse plutôt les autorités communales. Selon elle, « si le goudron était nettoyé chaque jour, on n’en serait pas là ». Elle précise que la mairie n’a pas montré aux commerçants « un endroit pour le dépôt des ordures ». Elle trouve alors normal que les ordures soient déposées au bord du goudron, voire sur le passage des motocyclistes.À l’en croire, on n’a pas à blâmer les commerçants qui accomplissent leur devoir envers la mairie.
Toutefois, la vieille Bafana invite les citoyens à plus de responsabilités. À ses dires, « pour que le pays soit propre, il faut que les habitants aient la volonté de l’assainir ».
Plus d’ordures après notre passage à la mairie
Nous nous sommes rendus à la mairie de Kalaban -coro pour comprendre davantage le problème auprès des autorités communales, qui sont accusées d’être responsables de la situation. Mais les autorités communales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Toutefois, quelques jours après notre passage à la mairie, nous nous sommes rendus sur le lieu du dépôt d’ordures et avons constaté que le lieu avait été débarrassé de tous les déchets. Cela prouve que si les autorités se sentent suivies dans leur gestion des affaires, elles se voient obliger d’accomplir convenablement leur devoir.
Sira Niankaté
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