En 2024, le Sahel a connu une série d’inondations inédites. Elle a eu des conséquences désastreuses allant des pertes en vies humaines à la destruction d’habitations et d’infrastructures sociales. Ainsi, des millions de déplacés internes ont été dénombrés dans le Sahel. Pour faire face à la gestion des conséquences de ces inondations, la banque mondiale a approuvé un financement de 100 millions de dollars en faveur du Mali et du Tchad.
L’information est donnée par le site de la banque mondiale dans une note datée du 1er avril 2025. Selon cette note, c’est un financement additionnel de l’Association Internationale de Développement (IDA) qui sera partagé entre les deux pays. Donc, chaque pays recevra 50 millions de dollars.
Un financement qui renforcera des projets déjà existants dans les deux pays
Au Tchad, le financement additionnel servira à renforcer les activités initiales du Projet Intégré pour la Lutte contre les Inondations et la Résilience Urbaine à N’Djamena (PILIER). Ce soutien vise à faciliter la reconstruction des infrastructures endommagées dans les zones affectées par les inondations, la construction de nouvelles infrastructures plus résilientes et visant à désenclaver les populations à risque durant la saison des pluies, ainsi qu’à mettre en œuvre des mesures de réduction des risques d’inondation et de gestion de ces risques.
Au Mali, le financement additionnel contribuera à la reconstitution du Projet de Résilience urbaine de Bamako (PRUBA) suite à l’activation de sa composante de réponse d’urgence contingente (CERC) pour un montant de 73 millions de dollars immédiatement après les inondations. Ce soutien vise à appuyer les efforts du gouvernement après la catastrophe et à renforcer la capacité du pays à répondre aux catastrophes.
La note souligne que le financement a été déjà mobilisé. « La rapidité avec laquelle les deux financements additionnels ont été mobilisés témoigne de la disponibilité de la Banque mondiale à répondre de façon adéquate à l’ampleur des besoins du Mali et du Tchad, gravement touchés par les inondations de 2024 », a souligné Clara De Sousa, directrice de division de la Banque mondiale. Et de poursuivre : « Cette intervention s’inscrit dans le renforcement de notre réponse aux urgences et de résilience aux catastrophes dans la région du Sahel pleinement exposée aux changements inexorables du climat ». La préparation accélérée des financements additionnels a été rendue possible par la Global Facility For Disaster Reduction and Recovery, qui soutient les deux projets PILIER et PRUBA.
Les inondations de 2024 ont été catastrophiques pour le Mali et le Tchad
Le Mali a connu de très importantes inondations entre juillet et août 2024 qui ont endommagé sur leur passage des centres de santé, des écoles ainsi qu’une trentaine de routes, de ponts et de dalots. Pour les ménages sinistrés, déjà confrontés au manque de vivres et d’accès à l’assainissement, le mauvais état des routes vient menacer davantage leurs moyens de subsistance. Les chiffres avancés par la ministre de la Santé et du Développement social en matière de dégâts causés par les inondations sont terrifiants. « La pluviométrie éprouvante de 2024 a entrainé 729 cas d’inondation, 47 306 maisons effondrées, 2 915 greniers et magasins détruits, plusieurs milliers de têtes de bétail emportées et des centaines de milliers de terres agricoles perdues, affectant 88 083 ménages », a détaillé le Colonel Assa Badiallo Touré. En outre, entre août et octobre 2024, le pays a subi de graves inondations touchant toutes les régions. Plus de 370 000 personnes ont été affectées, entraînant 95 décès et causant des dommages significatifs aux infrastructures, incluant la destruction de kilomètres de routes et de nombreux ponts. Près de 300 écoles et 35 centres de santé ont également été inondés et endommagés.
Pendant cette même période (entre août et octobre 2024), le Tchad a également été frappé par des inondations entraînant une dévastation généralisée. Au 1er octobre 2024, les inondations au Tchad avaient touché 1,94 million de personnes, causé 576 décès et endommagé 433 000 hectares de terres cultivées ainsi que détruit 218 000 maisons. Les inondations ont également détruit des routes, des ponts, des digues de protection et des remblais, submergeant des tronçons routiers aux croisements des plaines inondables dans la plupart des provinces et autour de N’Djamena.
Avec ce financement additionnel, les victimes de ces inondations pourront faire un ouf de soulagement.
Par Sidi Modibo Coulibaly
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