Dans le Gourma malien, le 15 septembre dernier, les Forces armées maliennes (FAMa), appuyées par la MINUSMA et les soldats français de l’opération Barkhane, ont organisé à Tessit une seconde colonne foraine, après celle de Labbézanga en juin dernier. Ces colonnes foraines visent surtout le retour de l’État et la réimplantation des forces armées et des forces de sécurité dans les zones qu’elles avaient abandonnées en raison de la recrudescence de l’insécurité.
Depuis quelque temps, la force Barkhane et les forces armées maliennes se battent pour le retour des administrations publiques dans les zones désertées en raison de l’insécurité. Cette opération dénommée colonne foraine est un néologisme du général Namata, commandant de la Force conjointe du G5 Sahel (FCG5S). Dans son communiqué du mercredi 4 novembre 2020, la force Barkhane précise que les colonnes foraines « sont des missions maliennes ponctuelles visant à réduire l’influence des Groupes armés terroristes (GAT) sur la population, en appuyant le retour progressif de l’État et de la gouvernance dans les zones où l’emprise des GAT est forte et le retour permanent de l’État à court terme est impossible ».
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L’objectif de ces colonnes foraines est de donner plus d’assurance aux populations des zones où l’absence des autorités locales ainsi que des forces armées en raison de l’influence des groupes armés terroristes (GAT) installait dans les cœurs le désespoir et donnait plus de pouvoir aux groupes armés terroristes. « La colonne foraine répond aux besoins exprimés par populations », précise Barkhane dans son communiqué. Il s’agit de mettre en place les conditions sécuritaires, économiques, morales, matérielles, etc., pour favoriser le retour des représentants de l’État et d’apporter des services positifs à la population (vétérinaire, infirmier, électricien, ingénieur de l’eau…) des zones où les autorités ainsi que les forces armées maliennes ont abandonné en raison de la recrudescence des menaces terroristes.
Selon la force française au Mali, cette opération se déroule généralement en deux temps. La première phase concerne le recensement des doléances des populations. Une phase qui permet ainsi d’identifier les thématiques prioritaires comme faire venir un vétérinaire dans une zone où l’élevage est essentiel, précise-t-on. La deuxième phase concerne « le déplacement de représentants de l’État et de services publics adaptés ».
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Rappelons que la première colonne foraine, effectuée par les FAMa, et la force Barkhane, a eu lieu du 17 au 19 juin 2020 à Labbézanga, dans la région des trois frontières. Dans un premier temps, pour permettre le retour de l’armée malienne dans cette zone, un camp a été bâti « par les sapeurs de la force Barkhane en lien avec les FAMa ». Une manière de rassurer les populations de la volonté des FAMa de « s’enraciner comme bouclier dans le paysage ». Après l’installation des FAMA, le retour de l’administration et des services d’État a été organisé.
La deuxième colonne foraine a eu lieu le 15 septembre 2020 à Téssit, dans le Gourma malien. Ces retours progressifs des administrations publiques ainsi que de l’armée ne peut permettre qu’à assurer le développement de ces zones et de couper le cordon ombilical entre les groupes armés terroristes et les populations.
Chiencoro
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