Ah, l’Algérie ! Toujours prête à en mettre plein la vue et à jouer les trouble-fêtes sur la scène internationale. Cette fois-ci, c’est à la frontière avec le Mali que se déroule le spectacle, sous le nom tapageur de « Tempête du Hoggar 2024 ». Une tempête dans un verre d’eau, ou plutôt dans le sable du désert.
C’est dans le Hoggar, cette région montagneuse au sud de l’Algérie, que l’armée algérienne a choisi de jouer les gros bras. Des manœuvres militaires d’envergure, des débarquements aériens, des parachutages derrière les lignes ennemies simulées… Tout cela orchestré pour qui ? Pour les Touaregs qui peuplent cette région ? Pour les djihadistes qui se terrent dans les dunes ? Non, pour le voisin malien, bien sûr. Un voisin qui ne sait plus où donner de la tête entre ses propres problèmes et les démonstrations de force de l’Algérie.
Jouer avec le feu jusqu’à quand ?
Mais pourquoi tant de bruit pour rien ? Parce que derrière cette opération, c’est bien la provocation qui est au rendez-vous. L’Algérie, comme un gamin dans une cour de récréation, veut montrer qu’elle est la plus forte, qu’elle a les muscles les plus gros. Alors elle déploie ses troupes, elle lance ses avions, elle fait trembler le sol du désert pour mieux faire trembler ses voisins.
Et pendant ce temps-là, le Mali ? Il regarde, impuissant, les velléités guerrières de son grand frère algérien. Car au-delà des discours lénifiants sur la lutte contre le terrorisme, c’est bien la tension diplomatique qui est à son comble entre les deux pays. Les accusations fusent, les mots sont durs, et la confiance s’effrite un peu plus chaque jour.
Certes, certains diront que c’est une simple mise en garde, un rappel à l’ordre pour un voisin turbulent. Mais derrière les masques de la diplomatie se cachent bien souvent les griffes de la provocation. L’Algérie sait qu’elle peut se permettre ce petit jeu dangereux, qu’elle peut jouer avec le feu sans se brûler les doigts. Mais jusqu’à quand ?
L’Algérie risque bien de finir par se brûler les ailes
L’histoire nous rappelle pourtant que la paix est possible, même dans les régions les plus tourmentées. Modibo Keïta, ce président malien qui a su tendre la main à l’Algérie dans le passé, nous offre un précieux exemple de diplomatie et de médiation. Il est temps que l’Algérie renoue avec cette tradition de dialogue et de compromis pour éviter le pire dans une région déjà meurtrie par les conflits.
Modibo Keïta, une figure marquante de l’histoire africaine, a laissé une empreinte indélébile dans la résolution de conflits, y compris la « Petite guerre des sables » entre l’Algérie et le Maroc en 1963. Ce conflit, également connu sous le nom de « Guerre des sables », a éclaté peu de temps après l’indépendance des deux pays, exacerbant les tensions territoriales déjà palpables dans la région du Sahara occidental.
Toutefois, à trop jouer avec les nerfs de ses voisins, l’Algérie risque bien de finir par se brûler les ailes. Les tensions s’accumulent, les ressentiments s’enflamment, et la région tout entière retient son souffle en attendant le prochain coup de théâtre. Espérons juste que cette tempête dans le Hoggar ne se transforme pas en ouragan dévastateur pour toute la région.
Oumarou Fomba
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