En date du 30 avril 2024, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir conclu un accord crucial avec le Mali, en vue d’octroyer une facilité de crédit rapide de 120 millions de dollars, soit plus de 70 milliards de FCFA, pour aider à combattre les effets dévastateurs de chocs économiques externes, notamment l’inflation due à des conflits internationaux et des blocus maritimes. Cette aide financière substantielle vise à pallier le déficit urgent de la balance des paiements du pays, exacerbé par des crises multiples.
Le Mali, frappé par une série de chocs exogènes tels que la guerre en Ukraine et le blocus de la mer Rouge, a vu ses coûts d’importation pour des biens essentiels tels que la nourriture et les engrais grimper en flèche. Ces circonstances ont aggravé l’insécurité alimentaire, touchant désormais un quart de sa population. « Ces défis ont mis à rude épreuve le budget de l’État, élevé le coût de la vie et accru l’insécurité alimentaire, » a expliqué Mme Wenjie Chen, chef de la mission du FMI.
Des défis économiques
Selon Mme Chen, « Les discussions ont porté sur les mesures visant à combler le déficit immédiat et urgent de la balance des paiements du Mali. » L’aide du FMI, qui reste sujette à l’approbation des instances dirigeantes de l’organisation, devrait fournir un soutien vital non seulement pour les besoins alimentaires mais aussi pour les infrastructures de base comme l’éducation, l’eau potable et la santé.
Les autorités maliennes, confrontées à une contraction significative des financements régionaux, ont exprimé leur reconnaissance pour cette intervention du FMI. « Le décaissement couvrirait également des dépenses pour l’éducation, les abris, les articles non alimentaires et l’accès à l’eau potable, à la santé et aux installations sanitaires, » a ajouté Mme Chen.
Selon le FMI malgré une croissance économique de 4,4% en 2023, la nation africaine fait face à d’importants défis économiques. Alors que la hausse des prix de l’or et du coton a stimulé les exportations, les préoccupations accrues en matière de sécurité et les fréquentes pannes d’électricité ont pesé négativement sur la croissance, explique le FMI.
Protéger la viabilité des finances publiques
Le déficit budgétaire du Mali, qui s’élève à 3,9% du PIB, reflète des dépenses importantes en matière de sécurité et de salaires publics. L’équipe du FMI a mis en lumière la nécessité de « protéger la viabilité des finances publiques » en améliorant la mobilisation des recettes et en réduisant les dépenses superflues.
Pour surmonter ces obstacles, « Assurer un approvisionnement en électricité stable et rentable est la priorité numéro un du Mali, » selon le rapport, qui souligne également l’importance de réduire l’incertitude politique pour stimuler l’investissement et la croissance économique.
Cette initiative du FMI est perçue comme une bouée de sauvetage pour le Mali à un moment critique, offrant une perspective d’avenir plus stable pour un pays riche en ressources mais entravé par des crises multiples et des défis structurels.
Chiencoro Diarra
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