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Fin des épreuves du Bac 2024 : espoirs et angoisses des élèves

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L’examen du baccalauréat a officiellement débuté sur l’ensemble du territoire malien le 24 juin 2024. Au total, 239 979 candidats répartis entre 506 centres aspirent à poursuivre leurs études supérieures dans quelques mois. Dans la capitale malienne, nos équipes de reporters ont sillonné quelques centres d’examen des deux rives de Bamako pour en savoir davantage sur le déroulement de ces épreuves, notamment de la première journée.

Après les premières épreuves du baccalauréat, peu avant midi, presque les mêmes scènes se produisaient à la devanture de tous les centres d’examen visités par nos équipes. L’atmosphère était chargée de nervosité et de solidarité, chaque groupe s’encourageant et se soutenant dans l’attente des prochaines épreuves. Les visages affichaient une gamme d’expressions, de l’excitation à la préoccupation en passant par un léger soulagement d’avoir franchi cette première étape. Des cahiers et des feuilles de papier circulaient entre les mains. Les voix résonnaient doucement, mais avec une intensité palpable, exprimant des opinions variées sur la difficulté des questions et les stratégies utilisées pour y répondre.

Une première journée plutôt calme 

À l’ombre des arbres environnants du premier centre d’examen visité, le Lycée Bâ Aminata Diallo de l’Académie de la Rive gauche de Bamako, quelques candidats se retiraient pour un moment de réflexion individuelle avant de rejoindre leurs camarades pour partager leurs analyses. « L’épreuve qui vient de s’achever était un peu difficile pour moi », nous confie Issa Traoré, candidat du centre. Néanmoins, le jeune homme garde espoir pour tirer son épingle du jeu « avec courage et détermination » pour les prochaines épreuves.

À quelques mètres de là, A. Sow estime que la première épreuve de la journée était à sa portée. « Pour le moment, ça va. Nous n’avons pas encore rencontré de difficultés jusque-là », déclare-t-elle. Elle insiste sur l’importance de la confiance en soi pour réussir ces quatre jours d’examen. « On ne doit compter sur personne, Nous devons compter sur nous-mêmes », lance-t-elle.

« C’est un jour important pour nous tous. Nous avons travaillé dur toute l’année pour en arriver là, et maintenant c’est à nous de montrer ce que nous avons appris », déclare Aïssata Bemba, candidate du centre d’examen du Lycée Les Castors de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako. Munie d’une brochure et de son stylo, Aïssata Bemba, sourire aux lèvres, explique que « cette première épreuve était abordable à souhait » et souhaite que « toutes les autres épreuves à venir soient encore plus faciles ». Le constat est le même pour Abdoulaye Tamboura, candidat du Groupe Scolaire de Torokorobougou de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako, qui aborde l’examen avec beaucoup de confiance. « Je suis vraiment confiant, car j’ai très bien préparé cet examen. Mes camarades et moi avons mis en place un groupe d’exercice qui nous a permis d’exploiter tout ce que nous avons appris en classe », affirme-t-il.

Difficultés liées aux coupures d’électricité

En 2024, les candidats au bac au Mali rencontrent des difficultés dues aux coupures d’électricité. Ces interruptions posent un sérieux problème pour les élèves qui comptent sur les nuits pour étudier. L’accès limité à l’électricité compromet leur capacité à se préparer efficacement aux examens. Ces interruptions fréquentes ont perturbé leur routine d’étude et leur accès aux ressources nécessaires, telles que les manuels scolaires, les ordinateurs et les lampes pour étudier la nuit. Pour certains, cela a signifié des heures d’étude réduites, une concentration diminuée et une préparation moins efficace pour les examens. Malgré ces obstacles, beaucoup de ces candidats sont déterminés à réussir malgré les conditions difficiles, démontrant ainsi leur engagement envers leur éducation et leur avenir académique.

C’est ce que déplore la candidate A. Sow du Lycée Bâ Aminata Diallo de l’Académie de la Rive gauche. « Le moment opportun pour réviser et s’exercer, c’est la nuit. Malheureusement, avec les coupures d’électricité, on n’y arrive pas. Pendant la journée, les occupations ménagères et les bruits des enfants ne nous permettent pas de bien apprendre », regrette-t-elle.

Même point de vue pour Kassim Diarra, candidat en TLL du Centre d’examen du Lycée Massa Makan Diabaté de la Rive droite du District de Bamako. « Ça n’a pas été facile, mais j’ai décidé de ne pas me laisser décourager par les coupures d’électricité. Les soirs où l’électricité est présente dans notre quartier, je me concentre uniquement sur mes leçons et mes exercices. Sinon, je me débrouille à les faire à la descente de l’école pendant la journée. Je pense que cela m’a rendu encore plus déterminé, et j’espère que mes efforts porteront leurs fruits quand les résultats seront annoncés », espère-t-il d’un air confiant.

Aïcha Touré, candidate du même centre d’examen, malgré le bon déroulement de la première épreuve, a également été confrontée au même problème. Pour elle aussi, les coupures d’électricité ont compliqué l’apprentissage nocturne. « Avec les délestages, les préparatifs n’ont pas du tout été faciles, car les élèves apprennent de préférence la nuit. Malheureusement, il n’y a pas d’électricité, mais nous avons fait de notre mieux et nous avons appris à notre manière », souligne-t-elle.

Sérénité et transparence

Cette année, le gouvernement malien a émis des consignes pour l’examen du baccalauréat devant être rigoureusement respectées pour éviter tout cas de fraude dans les salles d’examen.

Au centre d’examen du Lycée Les Castors de l’Académie de la Rive droite du District de Bamako, le président du centre, M. Seydou Traoré, explique que les premières épreuves se sont déroulées dans la sérénité et la transparence totale. « Il n’y a pas eu d’incidents majeurs. Au moment de la distribution des copies et des sujets, tous les candidats étaient sur place, les surveillants étaient aussi tous au rendez-vous », assure-t-il avant de rappeler que dans son centre, les consignes ont été strictement respectées. « On a fait des affichages par rapport à ça. Après, on en a discuté avec les élèves pour qu’ils comprennent et qu’ils s’approprient ces conseils. Tous les candidats, heureusement, ont compris, et c’est pourquoi jusque-là on n’a pas eu de problème », a-t-il signifié. Il appelle les candidats à surmonter tous les défis pour espérer poursuivre des études supérieures dans de meilleures conditions.

Malgré les défis constants des coupures d’électricité tout au long de l’année, les premières épreuves de la première journée d’examen du baccalauréat malien semblent bien se passer pour la plupart des élèves. Leur résilience face à ces difficultés a été remarquable, montrant leur capacité à s’adapter et à se concentrer malgré les circonstances malheureuses. Alors que nous attendons avec impatience les résultats finaux, ces premières réussites soulignent non seulement leur détermination, mais aussi l’importance de l’éducation comme un moteur de changement, même dans des conditions difficiles.

Réalisé par Ibrahim Djitteye et Cheickna Coulibaly


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