Home A la Une Expulsion imminente: Burkina Faso déclare trois diplomates français persona non grata

Expulsion imminente: Burkina Faso déclare trois diplomates français persona non grata

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Le 16 avril 2024, le Burkina Faso a déclaré trois diplomates français « persona non grata » pour activités subversives. Cette décision radicale a été annoncée par le ministère des Affaires Étrangères du Burkina Faso, exigeant leur départ sous 48 heures.

Sur la scène diplomatique du Burkina Faso, un souffle glacial a soudain balayé l’habituelle chaleur des relations franco-burkinabè. Le ministère des Affaires Etrangères du Burkina Faso vient de lever le voile sur une décision d’une fermeté rare : trois diplomates français, ayant pour noms Madame Gwenaïelle Habouzit et Messieurs Hervé Fournier et Guillaume Reisacher, tous conseillers politiques à l’ambassade de France à Ouagadougou, ont été déclarés « persona non grata ».

Tentatives de déstabilisation sous le voile de la coopération

Le terme, lourd de conséquences, n’est pas lancé à la légère. Il résonne comme un coup de tonnerre et marque un écart certain par rapport à la diplomatie de salon, polie et mesurée. Ces trois individus, accusés d’activités subversives, se voient contraints de faire leurs valises et de quitter le territoire burkinabè dans un délai impérieux de 48 heures. La décision, aussi abrupte qu’impérative, est un signal clair : le Burkina Faso ne danse plus au rythme des influences extérieures, surtout pas sous la cadence dirigée depuis une chancellerie étrangère.

Cette expulsion n’est pas juste une affaire de diplomates franchissant la ligne rouge de l’ingérence ; c’est un symbole puissant de la souveraineté retrouvée d’un pays qui, trop longtemps, a été perçu comme un pion sur l’échiquier géopolitique régional. Le Burkina Faso de 2024 montre qu’il est prêt à reprendre les rênes de son destin, à défendre son intégrité et à affirmer son indépendance face à ce qu’il perçoit comme des tentatives de déstabilisation masquées sous le voile de la coopération.

Les temps ont changé

Cette décision révèle aussi les tensions sous-jacentes entre la France et ses anciennes colonies, tensions qui, par moments, éclatent au grand jour, rappelant à la communauté internationale que les vestiges du colonialisme sont encore palpables et parfois douloureusement ressentis. Dans les rues de Ouagadougou, cette nouvelle sera sans doute accueillie avec une approbation mêlée de scepticisme, tant la méfiance envers les anciens colonisateurs reste vive.

Dans cet épisode, le Burkina Faso ne se contente pas de dire non à la France ; il adresse un message retentissant à toutes les nations : les temps ont changé, et le pays des Hommes intègres est désormais un acteur qui entend jouer selon ses propres règles. Les assurances de considération distinguée en fin de lettre n’adouciront pas l’impact de cette décision, mais confirment que même dans ses moments de fermeté, le Burkina Faso reste attaché aux règles de la diplomatie. Un ballet diplomatique où chaque pas est mesuré, chaque geste est calculé, et où, parfois, un contre-pied est nécessaire pour réaffirmer son statut de nation souveraine.

Chiencoro Diarra


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