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Examens 2025 au Mali : tolérance zéro face à la triche

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À l’approche des examens de fin d’année, le Directeur du Centre national des examens et des concours de l’éducation (CNECE)Zeïnou Aguissa Maïga, met en garde contre les fraudes. La structure durcit le ton, la nouvelle loi n° 2024-027, en vigueur depuis le 13 décembre 2024, prévoit des sanctions pénales sévères jusqu’à trois ans de prison et 3 millions de francs CFA d’amende pour la tricherie. Le CNECE appelle tous les acteurs du système éducatif au civisme et à l’éthique afin d’assurer l’équité des épreuves du DEF prévu du 2 au 4 juin prochain et du Baccalauréat, du 23 au 26 juin, et ainsi restaurer la crédibilité des diplômes maliens.

Dans une lettre officielle datée du 26 mai 2025, signée par son Directeur Zeïnou Aguissa Maïga, le CNECE s’adresse à l’ensemble des acteurs du système éducatif notamment les administrateurs scolaires, syndicats de l’éducation, enseignants, associations du secteur de l’éducation et, bien sûr, les candidats. L’objectif est de prévenir toute implication dans des pratiques frauduleuses en rappelant les dispositions légales désormais en vigueur.

La fraude, des actes précisément définis

La nouvelle loi pénale ne laisse aucune place à l’interprétation concernant ce qui constitue une fraude. L’Article 413-2 énumère une série d’actes considérés comme frauduleux lors d’un examen ou d’un concours. Parmi eux, la transmission, communication, diffusion ou vente d’épreuves, de corrigés ou de solutions est formellement interdite. De même, la substitution d’épreuves, de résultats ou de listes de candidats, ainsi que la modification par ajout ou retrait de notes ou de noms sont des infractions graves.

La loi s’attaque également aux pratiques de favoritisme et de corruption. L’Article 413-2 mentionne spécifiquement la communication d’un code ou d’un signe quelconque à certains candidats dans le but de les identifier et de leur attribuer une note imméritée. La corruption d’un correcteur, d’un examinateur, d’un surveillant, d’un président de jury, d’un candidat ou de toute personne participant à l’organisation du concours ou de l’examen est également criminalisée, tout comme le chantage à l’encontre de ces mêmes acteurs. Enfin, l’utilisation frauduleuse de tout moyen de communication est expressément proscrite, ce qui inclut notamment l’usage de téléphones portables ou d’autres dispositifs électroniques pour tricher.

Des sanctions exemplaires pour dissuader

Le Mali montre sa détermination à éradiquer la fraude en instaurant des sanctions sévères. L’Article 413-3 stipule que toute personne qui commet une fraude, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, lors d’un examen ou d’un concours public ayant pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’obtention d’un diplôme officiel, est passible d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 3 000 000 de francs CFA.

La loi ne se limite pas aux auteurs directs de la fraude. L’Article 413-4 cible ceux qui, par imprudence, négligence ou inobservation des règlements, favorisent une fraude à un examen ou à un concours. Ces derniers encourent un emprisonnement de deux ans et une amende de 2 000 000 de francs CFA. Cette disposition souligne la responsabilité collective dans la lutte contre la fraude et encourage une vigilance accrue de la part de tous les intervenants.

L’Article 413-6 vient renforcer ces dispositions en précisant les peines applicables à quiconque se rend coupable de ces délits. Il réitère les actes déjà mentionnés, tels que la livraison à un tiers ou la communication sciemment, avant ou pendant l’examen ou le concours, du texte ou du sujet de l’épreuve, ainsi que l’usage de pièces fausses (diplôme, certificats, extraits de naissance, etc.) ou la substitution d’une tierce personne aux véritables candidats. Toutes ces infractions sont punies des peines prévues à l’article 413-3, soit trois ans de prison et 3 000 000 de francs CFA d’amende.

Appel au civisme et à l’éthique

Face à ces nouvelles dispositions, le Directeur du CNECE, Zeïnou Aguissa Maïga, exhorte tous les acteurs à faire preuve de civisme, de sens de l’éthique et de déontologie. L’application rigoureuse du règlement et de la police de surveillance des examens et concours est primordiale pour éviter d’être qualifiée d’auteurs, co-auteurs ou complices des infractions définies dans le nouveau Code pénal.

Cette initiative du CNECE, en collaboration avec le cadre légal mis en place par la loi n° 2024-027, marque un tournant majeur dans la lutte contre la fraude scolaire et universitaire au Mali. Elle envoie un message clair : l’intégrité des examens et concours est non négociable, et toute tentative de la compromettre sera sévèrement réprimée. Il s’agit d’une étape essentielle pour garantir un système éducatif juste et équitable, où la réussite est le fruit du mérite et du travail.

D’après le journal Le Témoin, 350 409 candidats sont inscrits cette année aux différents examens — Certificat d’aptitude pédagogique, Brevet de Technicien, Diplôme d’Études fondamentales et Baccalauréat — dont 173 767 filles et 176 642 garçons. Parmi eux, on compte 332 233 candidats réguliers et 18 176 candidats libres.

Ibrahim Kalifa Djitteye 


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