Au Mali, dans le secteur éducatif, les préoccupations doivent aller au-delà d’une simple sauvegarde d’année. Ce qui est à sauver, c’est plutôt l’école et non pas les années. Rien ne sert d’entasser des années rescapées si l’école reste malade. Réussir à organiser des examens dans un contexte critique de la nation ne doit point donner lieu à la glorification.
Les résultats de l’examen du baccalauréat malien, session d’octobre 2020, ont été publiés par le ministère de l’Éducation nationale, samedi 21 novembre 2020. Cette année, le taux d’admission est de 21,56 %, soit une baisse de 3,56 % comparativement à la session 2019 durant laquelle le Mali enregistrait un taux d’admission de 25,12 %. Toutefois, le ministère de l’Éducation nationale se félicite d’avoir réussi à organiser les examens et pour ainsi dire sauver l’année scolaire 2019-2020. « Malgré une année scolaire entachée par la COVID-19 et la grève des enseignants, le Ministère de l’Éducation nationale est parvenu quand même à sauver l’année », lit-on sur le site du ministère de l’Éducation nationale.
Les statistiques
Selon les statistiques du ministère en charge de l’Éducation nationale, le taux d’admission du Baccalauréat général s’élève à 21,42 % contre 30,50 % pour le baccalauréat technique et 76,27 % pour le baccalauréat professionnel.
Cette année, ils étaient au total 139 334 candidats, dont 136 836 pour le baccalauréat général et 2 498 pour le baccalauréat technique, à prendre part à cet examen.
Sauver l’école malienne
Le constat qui se dégage de la publication de ce résultat du baccalauréat malien, session 2020, est une baisse tendancielle depuis 2018. Une année où le taux d’admission s’élevait à 28,57 %. Outre cela, faut-il vraiment se réjouir au Mali d’avoir sauvé une année scolaire ? La crise multiforme que traverse l’éducation malienne ne mérite pas qu’on se glorifie d’avoir sauvé une année scolaire. Les préoccupations doivent aller au-delà d’une simple question de sauvegarde d’année. L’école malienne se noie, il a besoin de sauveur. Quant aux années, celles-ci passent, mais l’école demeure.
Fousseni Togola
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