La mine de lithium de Goulamina, inaugurée par le Président Assimi Goïta, symbolise la renaissance économique du Mali et son entrée dans le cercle stratégique des producteurs mondiaux de lithium.
Si la symbolique est essentielle en politique, elle l’est encore davantage dans une période de transition où chaque geste, chaque projet, se doit d’incarner un futur possible. Ce 15 décembre 2024 à Goulamina, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a fait bien plus qu’inaugurer une mine de lithium : il a offert au Mali un fragment de souveraineté retrouvée, un catalyseur pour sa renaissance économique, et un exemple éclatant d’un partenariat international équilibré.
Le Mali, un acteur stratégique dans la révolution énergétique mondiale
Dans un monde où la transition énergétique redessine les priorités géopolitiques, le lithium est devenu l’or blanc du XXIe siècle. De la fabrication des batteries aux innovations technologiques les plus avancées, ce métal est l’élément clé des économies de demain. En entrant officiellement dans le cercle restreint des producteurs mondiaux de lithium, le Mali ne se contente pas d’intégrer une dynamique mondiale : il affirme sa place comme un acteur stratégique et incontournable dans la chaîne d’approvisionnement énergétique globale.
À Goulamina, ce projet ambitieux repose sur des chiffres à faire pâlir d’envie : 680 milliards de francs CFA attendus en chiffre d’affaires, dont 711 milliards de dividendes dont 30 % reviendront directement à l’État malien. Des retombées financières significatives qui, une fois rapatriées dans les banques nationales, serviront à renforcer les fondations économiques du pays. En d’autres termes, Goulamina n’est pas une simple mine : c’est une promesse d’avenir pour des millions de Maliens.
Une souveraineté économique en marche
Au-delà des chiffres, la mine de Goulamina incarne une autre réalité fondamentale : la souveraineté économique du Mali. Loin des schémas classiques où les richesses africaines profitent davantage à l’étranger qu’à leurs propriétaires légitimes, le projet se distingue par son caractère inclusif et local. Des investissements de 25 milliards de francs CFA sont déjà prévus pour le développement communautaire, de l’éducation aux infrastructures routières, en passant par la santé et l’énergie. Les 2000 emplois directs et indirects annoncés ne sont qu’un début ; c’est tout un écosystème économique qui commence à émerger, entre entreprises locales mobilisées et autonomisation accrue des femmes et des jeunes.
Cette réussite n’aurait pu voir le jour sans des réformes profondes et courageuses dans le secteur minier, menées sous l’impulsion des autorités de la transition. De l’audit du secteur à la révision des cadres législatifs, le gouvernement a su poser les bases d’une exploitation équitable et durable des ressources nationales.
L’espoir d’un Mali qui se réinvente
Il faut aussi rendre hommage à l’allié fidèle qu’est la République populaire de Chine. Depuis 60 ans, Pékin accompagne le Mali dans ses grands projets structurants, et la mine de Goulamina ne déroge pas à cette tradition. Avec un investissement colossal de plus de 300 millions de dollars sur trois ans, la société chinoise Ganfing apporte son expertise, tout en respectant les lois maliennes et en s’engageant pour le développement local. C’est là toute la subtilité d’un partenariat stratégique : un bénéfice partagé qui va bien au-delà de l’économie pour renforcer les liens politiques et culturels entre les deux nations.
Au cœur de cette inauguration, il y avait également un message adressé au peuple malien. Un message de résilience, de fierté, et de confiance en l’avenir. Le Président Goïta, dans un discours empreint de pragmatisme et de vision, a rappelé que ce projet était avant tout celui des Maliens, et qu’il symbolisait la concrétisation de leurs aspirations profondes. À Bougouni, c’est une population en liesse qui a accueilli son chef d’État, confirmant que cette usine est bien plus qu’un investissement : elle est un projet d’union nationale.
Une leçon pour l’Afrique
Goulamina, c’est aussi une leçon pour tout le continent africain. Elle prouve qu’il est possible de transformer la malédiction des ressources en bénédiction économique, à condition d’avoir le courage politique de défendre les intérêts nationaux et de négocier des partenariats équilibrés. Elle montre qu’avec de la volonté, un pays peut reprendre en main son destin, tout en répondant aux exigences du marché mondial.
En inaugurant cette mine, le Président Assimi Goïta a fait bien plus qu’ouvrir un chantier industriel. Il a placé le Mali sur une trajectoire nouvelle, celle d’une souveraineté assumée et d’un développement inclusif. Dans les entrailles de Goulamina, c’est un Mali debout, fier et confiant qui prend racine. Une Afrique audacieuse qui se construit, et qui refuse désormais de se contenter de jouer les seconds rôles.
Bakary Fomba
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