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Drone abattu à Tinzawatène : le gouvernement accuse l’Algérie d’un acte d’agression armée

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Dans un communiqué officiel rendu public ce 5 avril 2025, le Gouvernement de la Transition a révélé qu’un drone des Forces Armées et de Sécurité maliennes, immatriculé TZ-98D, s’est écrasé dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à Tinzawatène, dans le cercle d’Abeïbara, région de Kidal. L’incident, dont les circonstances suscitent l’indignation des autorités maliennes, marque un tournant grave dans les relations entre le Mali et l’Algérie.

Selon les informations communiquées, l’appareil de reconnaissance a perdu sa liaison alors qu’il évoluait encore dans l’espace aérien malien. Le point de rupture de communication a été localisé aux coordonnées 19°51’50.526″N 2°53’36.099″E, soit à 10,2 km au sud de la frontière algérienne. L’épave, quant à elle, a été retrouvée à 441 mètres plus loin, à 9,5 km au sud de la même frontière, précisément aux coordonnées 19°52’04.738″N 2°53’38.101″E.

Des éléments techniques qui confirment une destruction préméditée

Les autorités maliennes soulignent que les deux points sont clairement situés sur le territoire national. Elles précisent également que les dernières données envoyées par le drone faisaient état de la présence de hauts responsables terroristes, en pleine planification d’opérations. Le crash à la verticale de l’engin laisse peu de doute sur une destruction par missile, probablement d’origine Sol-Air ou Air-Air.

Quelques heures après l’incident, le ministère algérien de la Défense a publié un communiqué, relayé par voie de presse, revendiquant la destruction d’un drone ayant supposément violé son espace aérien sur 2 km. Une affirmation que les autorités maliennes qualifient de fallacieuse. À cet effet, elles ont officiellement demandé à l’Algérie de fournir des preuves concrètes de cette prétendue incursion. À ce jour, cette requête reste sans réponse après plus de 72 heures.

Des accusations claires à l’encontre d’Alger

Le Gouvernement de la Transition accuse alors ouvertement le régime algérien d’avoir prémédité la destruction de l’appareil malien. Il invoque le silence de l’Algérie, son refus de collaborer, ainsi que les données techniques enregistrées par le système de navigation du drone, pour conclure à une agression délibérée sur le sol malien. « L’absurdité de l’argument algérien est manifeste : comment l’épave du drone se retrouverait-elle à plus de 9 km à l’intérieur du Mali si celui-ci avait violé l’espace algérien sur seulement 2 km ? », s’interroge le communiqué.

Plus grave encore, Bamako voit dans cet acte une volonté manifeste d’empêcher les Forces maliennes de neutraliser des groupes armés terroristes. « La destruction du drone avait clairement pour effet, sinon pour but, d’entraver une opération de neutralisation d’ennemis de la paix », lit-on.

Trois mesures fortes annoncées par le Mali

Face à cette « provocation », le Mali prend trois mesures fortes : la convocation de l’ambassadeur algérien, le retrait immédiat du Comité d’État-Major Conjoint (CEMOC), et une plainte à venir contre l’Algérie devant les instances internationales compétentes. Le gouvernement malien rappelle, non sans amertume, le soutien indéfectible du Mali à l’indépendance algérienne dans les années 1960, une solidarité aujourd’hui bafouée.

En outre, le communiqué va plus loin, en accusant Alger d’être un « exportateur de terrorisme », et d’agir non seulement comme une base arrière pour les groupes armés, mais également comme un acteur engagé dans une lutte armée contre le Mali pour protéger des réseaux terroristes.

Enfin, le Gouvernement de la Transition affirme que cet acte hostile ne freinera en rien sa détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Aussi, déclare-t-il, des opérations militaires de grande envergure ont été engagées dans la région de Tinzawatène dès les heures suivant l’attaque. Plusieurs cibles terroristes auraient été frappées avec succès, et les opérations pourraient s’intensifier.

Ibrahim Kalifa Djitteye 


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