L’espace numérique de l’Université virtuelle du Mali, sis à Para Djicoroni, a servi de cadre ce mardi 28 juillet 2020 au lancement officiel du livre de Mariam Karim Diarra, « La drogue : Amadou et les autres ». Une cérémonie très émouvante.
Dans une salle pleine à craquer, la jeune auteure fait son entrée, accompagnée de son éditeur et de quelques membres de sa famille. Fièrement habillée en habit traditionnel bambara, elle prend place à côté de son éditeur, Ismaïla Samba Traoré.
Premier à prendre la parole, Amadou Diawara, directeur de l’Université virtuelle du Mali, s’adonne à un exercice ironique vu que le livre porte son nom. Dans son beau costume, M. Diawara estime toutefois que le livre de Mariam est plus que d’actualité au Mali en raison des braquages avec assassinats qui sont devenus le quotidien des Maliens. À l’en croire, ces pratiques ne peuvent se faire sans que les auteurs se droguent au préalable. Ce qui amène M. Diarra à espérer que ce livre sera d’un grand appui pour beaucoup de jeunes et de parents voire à toute la société.
Brève et concise dans son intervention, Mariam Karim Diarra, la jeune écrivaine s’est attelée à la présentation du livre. Dans son nouvel ouvrage, Amadou, le principal héros est un jeune ambitieux qui avait un avenir prometteur. Mais il le sacrifie en basculant dans la drogue. À travers ce livre, Mariam lance un appel à tous les parents à s’engager dans la lutte contre les stupéfiants.
Mêlant humour et émotion, « Mira », comme l’appelle affectueusement son éditeur, estime que « l’écriture de ce livre est un pas » important pour elle vers son objectif. Elle explique avoir déjà mis en place une association pour la lutte contre la consommation des stupéfiants.
Avec sa voix humble et très audible, elle termine son intervention par la lecture d’un extrait du livre dans lequel le comportement des consommateurs de la drogue est bien décrit. Outre cela, elle a su montrer dans cet extrait que la consommation de la drogue ne se limite pas uniquement aux jeunes, mais « même la bourgeoisie y est mêlée ».
Suite aux questions de Rokia Diawara, Mariam a indiqué que l’histoire de ce livre part d’un vécu réel. Très heureuse de la naissance douloureuse de cet ouvrage, l’auteure se voit servir grandement son pays. Elle estime qu’elle rend ainsi service à différentes générations de jeunes.
Ismaïla Samba Traoré, président du groupe La Sahélienne, drapé dans son grand boubou et portant superbement un bonnet, remercie les uns et les autres d’avoir effectué le déplacement pour accueillir le nouveau-né de son auteure. « Bienvenue Mariam Karim Diarra dans la bibliographie malienne », a-t-il souhaité à la jeune écrivaine qui vient de s’embarquer dans une nouvelle aventure. La consommation de la drogue est un « drame souterrain dans notre société » que chacun regarde autour de soi, a indiqué le célèbre écrivain malien.
Revenant sur sa collaboration avec Mariam dans le cadre de la réalisation de ce travail, Ismaïla Samba Traoré a indiqué que le travail d’Editing a duré plus d’un an en raison des rigueurs de l’éditeur. Des exigences qui mettaient souvent l’auteure hors d’elle-même.
Toutefois, M. Traoré estime que Mariam Karim Diarra compte désormais parmi les leaders maliens.
Commentant la qualité de ce nouveau-né dans les librairies maliennes, l’auteur de « Les ruchers de la capitale » souligne toute la nécessité de se procurer de ce livre. Car, les valeurs, l’éducation familiale, seules, ne peuvent pas protéger les enfants contre cette pratique néfaste pour leur vie. C’est pourquoi il estime que les parents doivent trouver ce livre et le lire. Les plaidoyers que fait l’auteure sont importants, a-t-il témoigné.
Cette cérémonie n’a pas manqué de témoignages sur l’auteure. Toutes les connaissances de la jeune fille, ayant pris la parole, ont pour la plupart reconnu les mérites de la jeune écrivaine. Parmi ces témoignages, certains viennent de ses camarades de classe. Mariam a été caractérisé par tous par son courage.
Cette cérémonie de lancement a pris fin par une séance de Slam. Les deux slameuses de Maralingué, chantant en chœur, ont donné à cette journée tout son sens grâce à leurs slams sur la consommation de la drogue à Bamako et le monde archaïque chanté sous un rythme de Ali Farka Touré. Ce dernier slam abordait la thématique de la recrudescence de l’insécurité au Mali.
« La drogue : Amadou et les autres » est déjà disponible sur le marché malien. Il le sera bientôt à l’international, a promis l’éditeur.
F.Togola
En savoir plus sur Sahel Tribune
Subscribe to get the latest posts sent to your email.