Le gouvernement a dissous le Conseil communal de la Commune urbaine de Tombouctou ainsi que des Conseils communaux des Communes rurales de Ber et de Gargando, situées dans la région de Tombouctou.
La dissolution des Conseils communaux de Tombouctou, Ber et Gargando découle de graves dysfonctionnements dans leur gestion administrative et financière. Parmi les manquements relevés figurent l’abandon de poste par plusieurs élus, l’appartenance de certains à des groupes terroristes menaçant la stabilité locale, ainsi que des malversations financières portant atteinte à la transparence. De plus, la non-tenue des sessions obligatoires, la rupture des services sociaux de base et le non-respect des recommandations du Bureau du Vérificateur général et des inspections systématiques ont aggravé la situation, justifiant cette mesure pour restaurer l’ordre et la bonne gouvernance.
Ces manquements ont justifié l’envoi de demandes d’explication aux Conseils communaux concernés, conformément à la procédure prévue par l’article 8 du Code des Collectivités territoriales. Cet article stipule que le Conseil communal doit être admis à fournir des explications écrites, par l’intermédiaire du Maire, au Représentant de l’État dans le Cercle avant toute décision de suspension ou de dissolution.
Une mesure pour restaurer la gouvernance locale
Face à l’ampleur des irrégularités constatées et à l’incapacité des autorités locales à redresser la situation, les Conseils communaux de Tombouctou, Ber et Gargando ont été dissous conformément à l’article 10 du Code des Collectivités territoriales. Cette disposition confère à l’État le pouvoir de dissoudre un Conseil communal lorsque des fautes graves de gestion administrative et financière sont avérées.
Cette dissolution vise avant tout à mettre fin aux dérives constatées et à restaurer une gouvernance locale efficace au service des populations. Elle marque également la volonté des autorités de transition de renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion des collectivités territoriales, en veillant à l’application rigoureuse des textes en vigueur.
Quelles perspectives pour ces collectivités ?
À la suite de cette dissolution, l’administration devra mettre en place des délégations spéciales pour assurer la continuité de la gestion des affaires locales jusqu’à l’organisation de nouvelles élections communales. Ces organes transitoires auront pour mission de rétablir l’ordre administratif, de relancer la fourniture des services sociaux de base et d’assainir la gestion financière des collectivités concernées.
Cette mesure intervient dans un contexte sécuritaire délicat pour la région de Tombouctou, où la présence de groupes armés complique la mise en œuvre des actions de développement. L’État devra donc veiller à accompagner ces collectivités dans cette période de transition, en garantissant un suivi rigoureux de la gouvernance locale pour éviter une répétition des erreurs du passé.
Ibrahim K Djitteye
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