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Dirigeants et peuple, deux faces de la même monnaie

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Le comportement du président Ibrahim Boubacar Keïta ainsi que des Maliens met le jeune étudiant en Master philosophie au Mali hors de lui-même. Tidiani Bakary Guindo livre dans cette tribune ce qu’il faut pour sauver le régime d’IBK et le Mali.

Est-ce possible qu’on naisse président de la République ? Non, on ne naît pas président, on le devient après avoir été élu. Et devenir président ne signifie pas qu’on est l’homme le plus fort ou le plus intelligent du monde.

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Le paradoxe d’IBK

L’aventure ambiguë du président Ibrahim Boubacar Keïta nous a fait sombrer dans la mendicité, dans le mensonge, dans le viol des lois de la nation et dans une injustice totale.

Si seule la compétence prévalait pour nous sortir de cette abominable crise, l’homme politique, ô combien expérimenté, qu’incarne le président Ibrahim Boubacar Keïta, serait l’homme de la situation ! Lui qui a participé à tous les régimes politiques du Mali. Je me demande même s’il n’a pas participé à la rédaction de la charte des chasseurs du Manden et celle de Kouroukanfuka. Mais l’expérience devient vaine lorsqu’elle n’est accompagnée ni de dignité ni d’honneur.

Jeu de rôles mensongers

Au Mali, nous sommes dans un jeu de rôles mensongers juste pour être appréciés par l’autre. Alors que l’idéal, c’est d’être ce que l’on est et ce que l’on est capable de faire dignement et sincèrement. 

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Je demande au président de la République malienne de (re) méditer ce charmant passage du philosophe Emmanuel Levinas qui affirmait que « L’élection ne privilégie pas. L’élection n’a qu’un sens moral. L’homme moral est celui qui, dans une assemblée, fait la chose qu’il y’a à faire. Là, il s’élit. C’est à tort que l’on a pu ressentir l’élection comme un privilège. Certes, pendant la persécution, elle a pu être souvent un élément de consolation, et cette conscience d’élection a pu conduire à l’égoïsme. Mais, il ne faut pas, j’insiste, voire cette notion comme une prérogative ».

Aucun Malien n’a demandé à un candidat de lui promettre le paradis. Par ses promesses creuses (Le Mali d’abord !), le président Ibrahim Boubacar Keïta a trahi les Maliens. Au lieu de concrétiser ce slogan, il l’a renversé : du Mali d’abord on s’est retrouvé à ma famille d’abord.

Laissons les morts enterrer les morts

Être élu comme président, c’est recevoir, être séparé des autres en faisant respecter les principes sacrés de la nation.

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Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on doit toujours rappeler à IBK la glorieuse victoire de Soundjata Keita afin qu’il soit au service du peuple malien. Car ce que Soundjata a fait ne concerne que lui et son empire. Donc, laissons les morts enterrer les morts et faisons en toute humilité le rappel du passé pour mieux nous imprégner de la réalité présente.

Nul besoin de passer par la Sorbonne pour bien gouverner le Mali. On n’a pas besoin d’être un polyglotte pour être président de la République de ce pays.

Problématique de la gouvernance par la jeunesse

Toutefois, si les vieux connaissent l’andropause et sont en ménopause politique, doit-on pour autant confier le pouvoir à la jeunesse malienne ? Ce qui est sûr, nous vivons tous dans le ras-le-bol. Nous avons accepté l’injustice, le favoritisme, le népotisme, la gabegie, le clientélisme et la malhonnête exacerbés.

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Le Malien honnête a existé, mais il y a de cela fort longtemps. Aujourd’hui, l’individualisme a pris le dessus, et nous sommes devenus des brebis égarées.

Le Malien n’existe que par simple forme. Officiellement, nous sommes tous des Maliens, mais officieusement nous ne sommes que de simples étrangers dans notre pays vendu et truqué.

Les Maliens sont désorientés, car nous vivons tous dans une situation précaire. La moitié de la jeunesse malienne participe à la sorcellerie et au banditisme au vu et au su du locataire de Koulouba.

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Dans son livre intitulé « Do it » (Fais-le), le révolutionnaire américain Jerry Rubin disait que « Nous avons associé jeunesse, musique, sexe, drogue, révolution avec trahison ; c’est là quelque chose de bien difficile à dépasser ».

La jeunesse malienne est plongée dans une crise de conscience. Elle est infectée par le virus de l’ignorance, du passéisme, de la délinquance juvénile et surtout par l’obsession ignoble de l’argent.  

Les gouvernants maliens sont alors à l’image de leur peuple. Ils sont les deux faces de la même monnaie.

Règne du divisionnisme

Nous avons perdu notre vision d’honneur et d’union pour déraper jusqu’à nous perdre dans une division perpétuelle. Les hommes politiques sont divisés et ne veulent pas se réconcilier. Les religieux, qui sont considérés comme des étoiles filantes permettant de nous unifier afin de bâtir un Mali meilleur et solidaire, sont devenus des professeurs agrégés en art divisionniste. Les commerçants refusent typiquement de conjuguer le même langage. Les enseignants, qui sont les éveilleurs de consciences dormantes, sont malheureusement tombés dans la politique divisionniste. Les médecins, qui doivent soigner la souffrance du corps, sont tombés dans l’esprit de la fameuse pandémie de la division.

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La terre malienne n’est peut-être pas maudite, mais elle est lâche, médiocre, vile et les promesses du salut de l’homme malien ne sont que mauvaise farce.

Adopter l’esprit du surhomme de Nietzsche

La jeunesse malienne doit-elle adopter l’esprit du surhomme de Nietzsche pour sortir défensivement de ce chaos ?

Nietzsche veut que le surhomme se choisisse et s’élise lui-même, car le surhomme n’est pas un fils soumis. Il prétend échapper à l’autorité étatique et religieuse alimentaire, considérée comme un joug.

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Je prie les ancêtres méritants pour que le futur sauveur du Mali ne soit pas un jeune qui sera soumis à la pandémie dévastatrice de la politique. Celle de nos papis et mamies qui sont déjà en ménopause politique. Je prie la divine providence pour que le futur sauveur du Mali ne tombe pas dans le piège de nos pseudo religieux comme l’a fait le Général Amadou Aya Sanogo.

Conseil au président Ibrahim Boubacar Keïta

L’oiseau noir dit que la vérité fait rougir les yeux, mais ne les crève pas. Si IBK veut sortir par la grande porte de l’histoire du Mali, il doit se mettre honnêtement au service du peuple malien. S’il ne veut pas que sa conscience le gronde un jour devant le tribunal de l’histoire des hommes intègres, il doit se montrer juste envers tous les Maliens.

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C’est le lieu de rappeler au chef d’État que son fils n’est pas mieux que celui d’un cultivateur, vice versa. Sa famille n’est pas plus bénie que celle d’un ressortissant de Diallassagou. Ce n’est ni son charme ni sa capacité intellectuelle qui lui ont octroyé le pouvoir politique.  C’est grâce à la volonté noble des Maliens qu’il est assis aujourd’hui sur le trône du pouvoir. Aujourd’hui c’est lui et demain, ce sera quelqu’un d’autre. Car, l’État est une continuité. C’est pourquoi il nous doit du respect, de l’honneur et de la dignité. Il doit être à l’écoute des Maliens démunis psychiquement et financièrement.


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