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Diomaye Faye célèbre le premier baril sénégalais

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Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé, le mercredi 12 juin 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, au Palais de la République. Et quelle réunion ! Le Président a entamé sa communication par une annonce retentissante : le Sénégal est désormais un pays producteur de pétrole, grâce à la première extraction du champ de Sangomar, effectuée le 11 juin 2024. 

Le pétrole, cette manne tant convoitée qui promet monts et merveilles, ou du moins, c’est ce qu’on espère. C’est un moment historique, a déclaré le chef de l’État, soulignant que cette avancée marque un pas important dans la quête de souveraineté énergétique du Sénégal. Les félicitations ont fusé, à destination du gouvernement, du ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, du groupe PETROSEN, et du partenaire Woodside Energy. Tous ont contribué à cette réalisation, entamée en 2020. On applaudit, on se congratule, et on se promet monts et merveilles.

Transformer l’économie sénégalaise 

Mais attention, a averti le Président, il faut veiller à une exploitation optimale et transparente des ressources pétrolières et gazières, au profit de l’économie nationale et des générations futures. Ah, la transparence ! Ce mot magique qui revient toujours dans les discours officiels, mais qui, dans la réalité, semble parfois s’évaporer comme la rosée au soleil.

Le chef de l’État a également annoncé une session prochaine du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ), dont la composition sera révisée. Objectif : actualiser la stratégie nationale de développement et d’exploitation des ressources pétrolières et gazières. Une nouvelle stratégie, vraiment ? Espérons qu’elle soit plus qu’un simple jeu de chaises musicales.

Le Sénégal entre donc dans le cercle des producteurs de pétrole, avec une production estimée à environ 100 000 barils par jour. Comparé aux géants africains comme le Nigeria, c’est une goutte d’eau dans un baril de pétrole. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Comme le souligne Benjamin Augé, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI), dans une interview accordée au journal Le Monde, cette entrée pourrait permettre au nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye d’avoir plus de marges de manœuvre pour transformer l’économie. Ah, ces marges de manœuvre ! On les attend comme le messie.

Ne laissons pas cette nouvelle richesse nous emporter

Le Président avait promis de renégocier les accords pétroliers et gaziers signés sous la présidence de Macky Sall. Une promesse de campagne qui, comme beaucoup d’autres, risque de se heurter à la dure réalité des contrats passés avec des sociétés privées, protégés par des règles internationales. Renégocier ? Facile à dire, moins à faire. Les renégociations de contrats sont complexes et peuvent conduire à des arbitrages internationaux que les États n’ont aucune certitude de gagner. Bon courage, Président !

Les contrats signés avec des sociétés comme Woodside Energy et British Petroleum étaient favorables au secteur privé, car il fallait attirer des investisseurs. Maintenant que le Sénégal est entré dans le club des producteurs, il pourra négocier des contrats futurs plus favorables. Enfin, espérons-le !

Aujourd’hui, il est possible de revoir les coûts, notamment ceux du champ gazier de GTA, dont certains ne sont pas justifiés, selon des audits menés par les gouvernements mauritanien et sénégalais. Revoir les coûts ? Voilà une tâche ardue qui pourrait donner lieu à de belles joutes verbales et comptables.

En attendant, réjouissons-nous de cette première extraction de pétrole. C’est un signe de progrès, une promesse d’avenir, un espoir pour l’économie sénégalaise. Mais gardons les pieds sur terre. Le pétrole, c’est bien, mais une gestion transparente et équitable, c’est mieux. Car, comme le dit le proverbe, « Qui sème le vent récolte la tempête ». Ne laissons pas cette nouvelle richesse nous emporter dans une tempête de corruption et de mauvaise gestion. Au travail, et bonne chance, Monsieur le Président !

Chiencoro Diarra 


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