Home Art et Culture Culture. Aïcha Diarra : avec Kadiatou Konaré, « un vent nouveau avait commencé à souffler », puis rien

Culture. Aïcha Diarra : avec Kadiatou Konaré, « un vent nouveau avait commencé à souffler », puis rien

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Aïcha Diarra, écrivaine et directrice des Éditions Gafé, déplore le manque de considération des autorités politiques maliennes au secteur de l’art et de la culture. Après nous avoir entretenus sur son engagement associatif et littéraire, Aïcha Diarra s’est exprimée également sur l’école malienne. Elle déplore les conditions dans lesquelles les examens de fin d’année se sont tenus au Mali. Deuxième partie de l’interview accordée le mardi 24 août dernier.

Sahel Tribune : Le secteur de l’édition souffre depuis des années du manque de considération des décideurs politiques. Qu’en est-il sous cette transition ?

Aïcha Diarra : Mali. Au moment où Mme Dramé Kadiatou Konaré était à la tête du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, un vent nouveau avait commencé à souffler. Celle-ci a vraiment essayé de réorganiser les choses. Elle a même tenté de mettre en place une politique nationale du livre. Il y a eu également des séminaires. Elle a initié aussi des actions auxquelles les éditeurs et les écrivains du Mali ont participé.

Au-delà même du secteur de l’édition, elle était très active dans d’autres domaines malgré que les moyens ne fussent pas mis à la disposition de son département. Elle était là pour l’art, la culture et le tourisme. Mais après elle, c’est la case de départ.

Vous faites partie des « Nouvelles voix d’écrivaines francophones ». Une Anthologie parut aux Éditions Regain de lecture. Pourquoi ce projet et que représente-t-il pour vous ?

Ce projet a été organisé par le parlement des écrivaines francophones, dont je suis membre. C’est un projet d’Anthologie de ces femmes qui écrivent dans la langue française, qui essayent de libérer leur voix, de faire évoluer leurs sociétés, sensibiliser sur des questions relatives à la survie humaine et aux femmes…

Grâce au livre que j’ai publié, Les Marabouts se sont trompés, j’ai été retenue dans cette anthologie. Les thèmes qui sont abordés dans mon livre ont semblé vraiment importants aux yeux des initiatrices du projet. Dans cet ouvrage, j’aborde des thèmes liés à la femme, à la polygamie… En un mot, à la société malienne. Donc elles ont pensé que ces thématiques pourraient contribuer aux débats à travers le monde.

Avez-vous déposé la plume ou c’est seulement l’engagement associatif qui prime sur celui littéraire ?

Je n’ai pas déposé la plume et j’évolue toujours dans l’engagement associatif — mais pas comme avant. Mes multiples engagements professionnels jouent un peu sur ma vie associative, mais aussi sur ma vie d’écrivaine. Malgré cela, j’écris toujours.

Je suis même sur un projet d’ouvrage avec un des meilleurs agents littéraires au monde, qui a remporté plusieurs prix au niveau mondial. Je suis en train de produire, avec son accompagnement, une sorte d’autobiographique qui se fera dans un cadre assez sportif.

Il y a quelques jours, vous écriviez sur les réseaux sociaux : « L’école malienne pondra dans quelques années des œufs qui écloront une nouvelle génération de jeunes, pire que celle de maintenant ». Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?

La vie d’une nation est un cycle. À notre époque, même si on est toujours jeune, nos parents se plaignaient déjà de notre niveau scolaire. Ils estimaient qu’on n’a pas été bien instruit. Ils se désespéraient de notre avenir et de celui de la nation qu’ils allaient nous léguer. Aujourd’hui, la situation que nous vivons dépasse le désespoir. On est au stade zéro. L’éducation malienne est multipliée par zéro. Aucun pays au monde ne devra reconnaître les diplômes issus de ces examens de cette année [2021].

Bakary Fomba


Lisez ou relisez la première partie : Aïcha Diarra : au Mali, « l’échec de la transition n’arrange personne »

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