Au soir du 10 avril 2020, le Président de la République a tenu une nouvelle adresse à la nation. Comme il le rappelle d’entrée de discours, c’est la troisième fois qu’il s’adresse solennellement à ses concitoyens au sujet du Covid-19. Pour le blogueur Sagaïdou BILAL, c’est un discours qui assure, rassure, en dépit de quelques questions qu’on peut se poser sur les mesures fortes annoncées.
« Le mal est chez nous, nous devons serrer les rangs, unis et mobilisés à tout instant. Nous devons le vaincre. Nous pouvons le vaincre. Avec plus de vigilance, avec plus de discipline, dans la sérénité et dans la solidarité », a déclaré le Président Ibrahim Boubacar Keïta, dans sa nouvelle adresse à la nation. C’est l’un des messages forts qui m’ont le plus interpellé la conscience.
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Aux Corona-sceptiques
Cette pandémie, malgré qu’on en parle et cherche à se protéger contre, certains continuent à nier même son existence. Ils n’y croient point et pensent peut-être que c’est une maladie fabriquée de toute pièce. Chose que l’actuel homme fort, en téléspectateur de la télévision nationale, a remarqué avec regret dans un reportage de ladite télévision. Il déplore cela puis tente de convaincre ces derniers en prenant l’exemple sur des grandes personnalités victimes de cette pandémie. Il s’agit plus explicitement de Manu DIBANGO (Musique), de Pape Diouf (football), Aurlus Mabélé (Musique). Ce choix des noms, à mon avis, n’est pas anodin. La musique et le sport sont tous deux des loisirs très aimés par plus d’une personne notamment nous de la jeune génération.
Reconnaissant et galvaniseur
Après cette mise au point, le président s’est montré très reconnaissant envers nos hommes en blouson, notre personnel de santé, et les forces de sécurité. Les premiers pour le travail et le sacrifice qu’ils sont en train d’effectuer pour venir à bout du Covid-19. Les seconds pour leur engagement sur le terrain afin de faire respecter le couvre-feu qui a été décrété et qui est en cours. Pour passer de la parole à l’acte, il décide de leur accorder une prime spéciale. Outre ceux-là, il salue également ses concitoyens qui ont décidé de respecter les mesures-barrières et qui les font respecter. Lesquelles personnes sont pour lui des exemples qui méritent d’être cités. C’est comme dire que Chaque Malien doit être une solution contre le Covid-19 , pour reprendre Bokar Sangaré.
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Les mesures fortes
Le président ne s’est pas limité seulement à se montrer en bon conseiller ou en bon sage, il a également annoncé des mesures fortes. C’est d’ailleurs le point sur lequel je l’attendais le plus. Peut-être d’autres concitoyens s’y attendaient également. Lui et son Premier ministre et les ministres s’engagent à apporter leurs contributions à l’effort de guerre requis contre le COVID-19. Ce en renonçant respectivement à trois, deux et un mois de salaire. L’exemple est donc donné. Cette décision traduit cette volonté manifeste du gouvernement à s’assumer dans cette lutte. Encore mieux, le président a annoncé plusieurs mesures sociales qui coûteront à l’État, près de 500 milliards de nos francs.
Pour un État comme le nôtre, cette décision ne peut qu’être salutaire surtout qu’il doit travailler également sur d’autres enjeux d’ordre sécuritaire notamment. Néanmoins, l’on peut s’interroger sur la façon dont sera géré ce fonds. C’est tout à fait légitime surtout quand on pense que nous sommes un pays où le denier public fait très souvent objet de mauvaise gestion ou de corruption comme l’on peut le constater dans le Rapport annuel 2018 du Vérificateur général.
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Une autre question que l’on se pose est celle sur la tenue du deuxième tour des élections législatives. On se demande si le gouvernement parviendra à tirer des enseignements du 1er tour. Si les mesures d’hygiène seront effectives dans les bureaux de vote ? Le temps est le meilleur juge.
À part ces quelques questions, on dira, à mon avis, que c’est le discours qu’il faut en ce temps de Covid-19. Le discours a été tenu, reste à présent la mise en œuvre des grandes lignes qui y ont été décrites. Pour ma part, je reste optimiste. Situation du Covid-19 oblige.
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