Du 02 au 03 avril 2025, les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) ont séjourné à Moscou (Russie) sur invitation de la Fédération de Russie. C’est une première depuis la création de la confédération et, un coup dur pour l’occident qui voit des partenaires stratégiques en train de lui tourner le dos.
Les délégations des pays de la confédération des États du Sahel étaient conduites par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali ; Karamoko Jean Marie Traoré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur ; Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur. Arrivé sur place à Moscou, elles se sont entrenues avec leur homologue russe, Sergueï Lavrov. La réunion a été coprésidée par celui-là et Abdoulaye Diop en sa qualité de ministre dont le Chef d’État assure la présidence de la Confédération AES. La réunion a été sanctionnée par un communiqué final qui traite des décisions communes prises. Des décisions qui concernent trois domaines prioritaires.
Appui sans faille de la Russie aux efforts de défense
En matière de sécurité et de défense, les deux parties sont convenues d’établir un partenariat stratégique pragmatique et solidaire. Elles se sont engagées à intensifier la lutte contre le terrorisme et l’insécurité sous toutes ses formes dans l’espace AES. A ce propos, la Russie a « réitéré son soutien indéfectible pour l’opérationnalisation de la Force unifiée de la Confédération AES dans sa lutte pour la préservation de l’intégrité territoriale de l’espace confédéral. » Les Parties sont ensuite convenues du renforcement des capacités opérationnelles de la Force unifiée à travers la facilitation d’acquisition des équipements militaires majeurs et performants et des formations adaptées en vue de la sécurisation intégrale de l’espace confédéral.
La Partie russe a exprimé sa disponibilité à apporter l’assistance technique nécessaire. En outre, Russes et Sahéliens « ont fermement condamné les actes d’agression des États sponsors du terrorisme, en particulier la collusion coupable de l’Ukraine avec les groupes armés terroristes opérant dans le Sahel. »
Privilégier la réalisation d’infrastructures de développement
S’agissant de la diplomatie, les deux parties ont décidé de renforcer la concertation et les soutiens mutuels dans les instances internationales sur les questions politiques et géostratégiques majeures sur la base du respect des principes de l’ONU dans toute leur plénitude et interconnexion. Elles ont aussi magnifié leur convergence de vue sur les questions d’intérêt commun notamment la dépolitisation de la question des droits de l’homme, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays et le traitement équitable des pays dans les instances internationales.
En ce qui concerne les questions de développement, Russes et Sahéliens ont décidé de l’adoption d’une coopération visant la réalisation diligente d’infrastructures de développement. Ainsi, il s’agira d’intensifier les contacts entre les opérateurs économiques et de créer un environnement commercial favorable. C’est dire qu’il y a eu un consensus sur le rôle clé de la coopération économique sur une base mutuellement bénéfique et de partenariat.
Il faut signaler que cette consultation politique de haut niveau avait pour objectif de raffermir et formaliser les excellentes relations d’amitié, de solidarité et de coopération entre la Confédération AES et la Fédération de Russie. C’est pourquoi les deux parties ont décidé de les institutionnaliser en tenant annuellement une session. Avec cette nouvelle phase de relations entre Russes et Sahéliens, on peut dire sans doute que les pays de l’AES sont en train de largement tourner le dos à l’occident qui était son partenaire stratégique traditionnel.
Sidi Modibo Coulibaly
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