Au Tchad, un conflit intercommunautaire a fait des morts et des blessés, entre le 7 et le 9 août 2022.
Après l’intrusion d’un troupeau de bœufs dans un champ à Gagalao Moro, situé dans le département de la Kabbia, province du Mayo-Kebbi Est, la tension est montée d’un cran entre des éleveurs et des agriculteurs, le 7 août 2022. Suite à cette invasion, « les villageois sont descendus pour chasser les éleveurs de leurs champs. L’un des agriculteurs a été égorgé par les éleveurs et ayant entendu les cris, les villageois sont sortis pour constater le décès de cet agriculteur et c’est de là que les affrontements ont débuté », a confié le préfet de la Kabbia, Beramgoto Germain à nos confrères de l’Agence anadolu.
Ces affrontements, qui ont débuté dimanche et qui se sont poursuivis jusqu’à mardi soir, ont fait au moins quatre morts et plusieurs blessés, selon les précisions du correspondant de l’agence de presse et de communication turque.
Les conflits intercommunautaires sont monnaie courante dans des provinces du Tchad. En août 2021, vingt-deux personnes ont été tuées, lors d’affrontements entre agriculteurs et éleveurs, à 200 km à l’est de la capitale, N’Djamena. Selon un rapport publié en juillet 2021, les Nations unies annonçaient que les affrontements intercommunautaires au Tchad auraient fait « 309 morts et 182 blessés, déplacé plus de 6 500 personnes, entraîné la destruction de biens et de moyens de subsistance, et provoqué de très fortes tensions entre les communautés ».
Principales raisons
Parmi les raisons fondamentales de ces conflits intercommunautaires, ce rapport évoque l’accès aux ressources économiques (49 %), l’accès à la terre (21 %) et l’accès aux services (11 %). Aussi l’accès à l’aide humanitaire est identifié comme une source de conflit (4 %).
« La rareté des ressources naturelles due aux catastrophes naturelles, notamment les pâturages et l’eau, est devenue une source de tensions entre éleveurs et agriculteurs », lit-on dans le rapport de l’ONU, qui souligne que le changement climatique a modifié les itinéraires et les périodes de transhumance du bétail. « D’autres zones, auparavant sèches, sont maintenant fertiles ou favorables à la pêche, provoquant une concurrence et un conflit ouvert entre les communautés pour le contrôle de ces ressources », explique-t-on.
Afin de mettre un terme à ces conflits, l’ONU recommande l’identification « de solutions à long terme pour répondre aux besoins des éleveurs, des agriculteurs et de la population en général en termes de disponibilité et d’accès aux ressources naturelles et services ».
Chiencoro Diarra
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