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Cession à l’Etat des mines de Morila et de Yatela : une grande avancée dans la souveraineté de l’exploitation minière

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Depuis l’audit du secteur minier en 2022-2023 qui a abouti à des réformes majeures, les autorités de la transition, sous le leadership du Général d’armée Assimi Goïta, ne cessent de poser des actes qui vont dans le sens de l’appropriation par l’État de l’exploitation minière au bénéfice exclusif du peuple malien. L’un des tous derniers actes est la cession de deux importantes mines à l’État.

L’information est tombée à l’issue de la session du Conseil des ministres du vendredi 27 juin 2025. C’est sur le rapport du ministre des Mines, que cette session a adopté  deux projets de décret portant respectivement cession à la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM SA) des actions de la Société d’Exploitation des Mines d’Or de Yatéla-S.A. et de celles de la Société d’Exploitation des Mines d’Or de Morila-S.A. 

Ces projets de décret, adoptés, consacrent la cession, à titre gratuit, de l’intégralité des actions détenues par l’État dans les sociétés Yatéla S.A. et Morila S.A. à la SOREM S.A. la société d’État au capital 100% public. Les deux mines d’or rétrocédées sont confrontées à des difficultés dans leur gestion, en raison de l’absence d’organes de décision suite au départ des sociétés opératrices, qu’il convient de corriger. Toutefois, chacune d’elles a sa propre spécificité.

Éviter la fermeture et sauvegarder les emplois à Yatéla

Selon le communiqué, l’exploitation de la Mine de Yatéla a subi l’influence négative de la baisse du cours de l’or en 2013 qui a conduit à l’arrêt de ses activités en 2016, alors que les réserves ne sont pas totalement épuisées. « Pour éviter la fermeture de la mine et sauvegarder les emplois, l’État du Mali et la Société Sadiola Exploration Limited ont signé, le 16 octobre 2024, un contrat de cession d’actions permettant à l’État d’acquérir les 80% des actions qu’elle détient dans la Société des Mines d’Or de Yatéla », souligne le communiqué. 

Avec la signature et l’entrée en vigueur du contrat de cession, l’opérateur minier Sadiola Exploration Limited s’est retiré en laissant à l’État la conduite de l’ensemble des opérations. A noter que la Société des Mines d’Or de Yatéla S.A. a été créée en 2000 pour l’exploitation du gisement d’or du même nom. Son capital était détenu à 80% par Sadiola Exploration Limited et à 20% par l’État du Mali. 

Continuer l’exploitation des ressources aurifères mises en évidence

Telle est la motivation principale des autorités en reprenant en main la Société des Mines de Morila qui a été créée en 2000 pour l’exploitation du gisement d’or de Morila. Son capital est détenu par l’État malien à hauteur de 20%, Anglogold Ashanti à 40% et Randgold Resources à 40%. 

D’après le communiqué du conseil des ministres, la Société Randgold Resources, opératrice de la mine de Morila jusqu’en 2019, n’ayant plus d’intérêt à développer et à exploiter le potentiel de la mine, a entamé les procédures de sa fermeture. Et le communiqué de poursuivre que c’est dans cette situation que le 10 novembre 2020, la Société Firefinch Limited a acquis les parts actionnariales de 80% des Sociétés Barrick Gold Corporation et Anglogold-Ashanti au sein de la Société des Mines d’Or de Morila S.A. « La Société Firefinch, après avoir entrepris des travaux de forage avec des résultats probants, a rencontré de nombreuses difficultés qui l’ont amenée à abandonner, en 2022, la mine laissant des passifs environnementaux et financiers importants », précise le communiqué. 

Près de 800 millions de dollars collectés en 2024

Afin de continuer l’exploitation des ressources aurifères mises en évidence suite aux travaux de Firefinch, de préserver les emplois et de promouvoir le développement durable local, l’État du Mali a signé, le 6 mai 2024, un protocole d’Accord avec la Société Firefinch qui prévoit la reprise de la mine de Morila par l’État du Mali, peut-on lire dans le communiqué.

Il faut noter que depuis la mise en œuvre des réformes minières, le Mali connaît une hausse spectaculaire de ses revenus issus de l’or. Selon les données récemment publiées par le ministère des Mines, le pays devrait engranger 1,4 milliard de dollars en 2024 grâce à l’exploitation aurifère, soit une hausse de 52,5 % par rapport à l’année précédente. Elles ont particulièrement permis au Mali de renforcer son contrôle sur les entreprises minières, en limitant notamment les transferts de bénéfices vers l’étranger. En 2024, environ 800 millions de dollars ont été collectés par l’État malien sous forme d’impôts et de redevances minières.

Sidi Modibo Coulibaly


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