Le Sahel, en proie à une intensification alarmante du trafic de drogues, est le sujet d’un rapport détaillé de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) publié ce vendredi 19 avril 2024. Ce rapport met en lumière la transformation de cette région en un carrefour majeur pour la cocaïne, le cannabis et les opioïdes pharmaceutiques, exacerbant les défis sécuritaires et de santé publique.
La région du Sahel, carrefour crucial du commerce et du transit, est confrontée à un défi croissant en raison de l’essor des activités de trafic de drogue. Un rapport complet de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) approfondit cette question urgente, soulignant l’augmentation alarmante du trafic de cocaïne, de résine de cannabis et d’opioïdes pharmaceutiques à travers ces territoires.
Plus de 24,8 tonnes de résine de cannabis saisies au Sahel entre 2021-2022
La position géographique du Sahel en fait un canal privilégié pour les drogues en provenance d’Amérique latine destinées aux marchés européens. La cocaïne, en particulier, a connu une augmentation spectaculaire du transit à travers la région. Le rapport note une forte augmentation, passant d’une moyenne annuelle de 13 kg de cocaïne saisies dans les pays du Sahel de 2015 à 2020 à un chiffre stupéfiant de 1 466 kg en 2022. La Mauritanie à elle seule a signalé plus de 2,3 tonnes de cocaïne saisies en 2023 jusqu’au moment de la publication du rapport. publication.
La résine de cannabis constitue une autre préoccupation majeure, le Sahel constituant une route charnière pour les expéditions en provenance du Maroc à destination de l’Europe occidentale et de l’Afrique du Nord. Le rapport de l’ONUDC révèle que plus de 24,8 tonnes de résine de cannabis ont été saisies au Sahel au cours de la période 2021-2022, ce qui représente plus de la moitié du total des saisies en Afrique de l’Ouest et centrale.
L’usage abusif croissant des opioïdes pharmaceutiques, en particulier du tramadol, pose un défi de santé publique important dans la région. Originaire principalement d’Inde et de plus en plus produit localement en Afrique de l’Ouest, le tramadol est souvent transporté à travers le Sahel vers diverses régions d’Afrique et au-delà. Cela a donné naissance à un réseau complexe de trafic de drogue qui non seulement alimente les crises locales de toxicomanie, mais finance également les groupes armés et déstabilise les paysages politiques déjà fragiles de ces pays.
Coopération internationale coordonnée et interventions politiques robustes
La corruption joue un rôle néfaste en facilitant le trafic de drogue à travers le Sahel. L’ONUDC souligne que les élites politiques, les dirigeants de groupes armés et les dirigeants communautaires sont souvent impliqués, sapant ainsi les efforts visant à stabiliser la région et à lutter efficacement contre le trafic de drogue.
L’impact du trafic de drogue au Sahel s’étend au-delà des seules activités criminelles ; cela entrave considérablement le développement économique et pose de graves problèmes de santé publique. Les efforts visant à lutter contre cette menace croissante nécessitent une coopération internationale coordonnée et des interventions politiques robustes visant à renforcer les contrôles aux frontières, à renforcer les capacités d’application de la loi et à accroître la transparence et la responsabilité au sein des gouvernements.
Cet examen approfondi de l’ONUDC souligne l’urgence d’une action ciblée contre les réseaux de trafic de drogue qui exploitent la position stratégique du Sahel. Le renforcement des partenariats régionaux et l’amélioration des conditions socio-économiques sont essentiels pour réduire la portée de ces organisations criminelles transnationales et restaurer la stabilité dans la région.
Chiencoro Diarra
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