En visite officielle à Moscou, le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé sa volonté de renforcer « de manière exponentielle » la coopération avec la Russie. Lors d’un entretien avec Vladimir Poutine, il a mis l’accent sur la formation de la jeunesse burkinabè dans les domaines scientifique, militaire et technologique. Cette rencontre, tenue en marge du 80e anniversaire de la Victoire russe contre le nazisme, marque un tournant dans les relations russo-burkinabè, axées désormais sur le développement, l’éducation et la lutte contre le terrorisme.
« Nous souhaitons que la coopération que nous avons puisse se renforcer de façon exponentielle », a-t-il déclaré. Insistant sur le rôle clé de la jeunesse, le chef de l’État burkinabè a souligné l’importance d’un partenariat approfondi dans les domaines scientifique, militaire et technologique. « Il faut que la Russie puisse nous aider à former notre jeunesse, notamment dans le domaine des sciences, pour que nous puissions développer chez nous la machinerie », a-t-il plaidé.
Transfert de connaissances et bourses pour les étudiants burkinabè
L’accent a également été mis sur l’éducation et la formation académique. Pour Ibrahim Traoré, la coopération bilatérale doit désormais aller au-delà de la sécurité pour s’étendre à l’enseignement supérieur. Il a ainsi exprimé le souhait d’un élargissement du programme de bourses russes en faveur des étudiants burkinabè, en particulier dans les disciplines militaires et scientifiques. « L’aide que vous pouvez nous octroyer, c’est surtout ce transfert de connaissances que nous voulons », a-t-il insisté.
En retour, le président Traoré n’exclut pas que le Burkina Faso offre à son tour des bourses à ses étudiants pour étudier en Russie, illustrant sa volonté de bâtir un partenariat gagnant-gagnant. Selon lui, former une génération de jeunes spécialistes capables de prendre en main le développement de leur pays est une priorité nationale.
Des relations russo-burkinabè empreintes de solidarité
Du côté russe, Vladimir Poutine a salué la visite de son homologue, qu’il a qualifiée de « geste fort » traduisant le caractère amical des relations entre les deux nations. Il a rappelé que leur première rencontre en 2023 à Saint-Pétersbourg, en marge du sommet Russie-Afrique, avait déjà jeté les bases d’une coopération solide. Cette nouvelle entrevue s’inscrit donc dans la continuité d’un partenariat en pleine croissance.
« Ce qui nous unit aujourd’hui, c’est la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme », a déclaré le président russe, évoquant les défis sécuritaires que connaît le Burkina Faso. Il a assuré que la Russie allait poursuivre ses efforts pour accompagner ce pays sahélien dans la restauration de son ordre constitutionnel, en particulier dans les zones sous emprise de groupes armés.
Des avancées notables et une vision partagée
La rencontre élargie aux deux délégations a permis d’aborder plusieurs sujets d’importance capitale, renforçant l’engagement des deux pays à collaborer plus étroitement dans tous les secteurs. Vladimir Poutine a souligné que « des avancées importantes ont été accomplies dans divers domaines de notre collaboration » au cours des deux dernières années. Cette dynamique, selon lui, doit se poursuivre et s’intensifier.
Le capitaine Traoré, de son côté, a remercié la Russie pour son invitation à la commémoration de la victoire de 1945. Il a souligné l’importance historique de cet événement : « Nous avons pu comprendre tous les sacrifices que le peuple russe a consentis pour que nous soyons dans un monde libre aujourd’hui. » Il en a profité pour affirmer sa vision d’un Burkina Faso déterminé à surmonter les obstacles actuels : « Face aux difficultés, émerge une détermination à les surmonter », a-t-il martelé.
Vers un avenir renforcé par l’éducation et la souveraineté
La visite d’Ibrahim Traoré en Russie ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour le Burkina Faso. Le chef de l’État burkinabè estime que la priorité, au-delà de la défense, est désormais l’éducation scientifique et technologique. Il ambitionne de doter son pays d’une jeunesse capable de faire émerger une industrie militaire et civile forte.
« Finir avec cette guerre, avoir une armée forte et lancer le développement de notre patrie, telle est l’essence de notre combat », a-t-il résumé. Dans cette optique, le partenariat avec la Russie s’impose comme un levier stratégique majeur, fondé sur un socle commun de lutte contre le terrorisme, de respect mutuel et de coopération équitable.
Cette rencontre entre les présidents Traoré et Poutine scelle une nouvelle ère de coopération stratégique entre Ouagadougou et Moscou. En misant sur le savoir, la sécurité et la technologie, le Burkina Faso trace ainsi les contours d’un avenir plus souverain et résilient, porté par une jeunesse formée et engagée.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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