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Burkina Faso : malgré l’appel à l’union du chef de l’État, une mobilisation prévue les 3 et 4 juillet

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Au Burkina Faso, la recrudescence de l’insécurité divise la classe politique ainsi que la société civile. L’opposition politique prévoit une mobilisation les 3 et 4 juillet.

Le front social est en ébullition au Burkina Faso après la « succession » de certains événements dans le pays. « À la tragédie d’une cruauté inouïe, perpétrée à Solhan », dans la nuit du 4 au 5 juin 2021, vient s’ajouter « l’embuscade menée contre le convoi ayant occasionné la perte de onze policiers et celle de deux militaires, suite à l’explosion d’un Engin Improvisé, sur l’axe Barsalogo-Foubé », a indiqué Roch Marc Christian Kaboré, président de la République du Faso, dans un message à la nation, dimanche 27 juin courant.

Mobilisation les 3 et 4 juillet prochain

Cette situation sécuritaire dans le pays a créé « une onde de choc à travers toutes les couches sociales ». Le chef de file de l’opposition politique (CFOP), Eddie Komboigo a lancé le 28 juin dernier, un appel « à tous les partis politiques, aux syndicats, aux organisations de la société civile » ainsi qu’à tous « burkinabé épris de paix, à une mobilisation massive », les 3 et 4 juillet prochain.

Dans sa déclaration, le CFOP précise les raisons de cette mobilisation : rendre hommage aux victimes des attaques terroristes, manifester son soutien aux forces de Défense et leur solidarité aux déplacés internes, protester contre la dégradation de la situation sécuritaire et la mal gouvernance dans les dossiers sécuritaires, exiger des mesures urgentes fortes et concrètes du chef de l’État.

Le président Marc Christian Kaboré, dans son message à la nation, s’est dit conscient du « contexte » que traverse le Burkina Faso. En sa qualité de chef suprême des armées, il a annoncé certaines mesures : rétablir la confiance, avec le Peuple, dans le secteur de la sécurité ; adapter la stratégie aux nouvelles réalités du terrain ; consolider l’efficacité, l’unité et la cohésion du commandement ; renforcer la collaboration entre les populations, les Forces de Défense et de Sécurité et les Volontaires pour la Défense de la Patrie et maintenir un niveau de prise en charge des personnes déplacées internes.

Un appel à l’union diabolique ?

Le président du Faso invitait donc à « l’unité, la cohésion et l’engagement déterminé des filles et fils » du Burkina afin de défendre la Mère-Patrie. Il invitait également à « faire preuve de discernement » afin de ne pas se « tromper d’ennemis ». Et d’être on ne peut plus clair : « Ni les marches, ni les publications insidieuses sur les réseaux sociaux, ni les appels à remettre en cause notre démocratie chèrement acquise, ne permettront de venir à bout du terrorisme dans notre pays ».

Cet appel à l’union de la part du chef de l’État est perçu par le CFOP comme « un jeu malsain de diabolisation de tous les patriotes soucieux, à travers des manifestations républicaines, d’exprimer leurs positions sur la conduite désastreuse de cette question sécuritaire par ceux qui ont la lourde responsabilité d’assurer la protection et la sécurité de tous les citoyens sans exception ». Dans ses précisions, l’opposition politique ne « saurait être tenue pour responsable de l’effritement de l’unité et de la cohésion nationale ». Car elle a « toujours privilégié le sens du dialogue, de la retenue et de la responsabilité ».

Remaniement ministériel

Les organisations de la société civile burkinabè, dans une déclaration, le 30 juin, se disent prêtes à prendre part à la mobilisation du CFOP. « Les marches et manifestations du 3 et 4 juillet et celles à venir sont les cadres de tous les patriotes non pas pour déstabiliser un individu ou le soutenir, mais pour défendre un territoire », ont-elles précisé.

En amont à cette mobilisation, le président du Faso a procédé, mercredi 30 juin 2021, à un réajustement au niveau du gouvernement. Il occupe lui-même le portefeuille de ministre de la Défense.

Fousseni Togola


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