La sixième journée de la Biennale Artistique et Culturelle Tombouctou 2025 s’est déroulée le mercredi 24 décembre dans une ambiance festive. Deux lieux emblématiques ont accueilli les prestations : la salle Ali Farka Touré, où les orchestres modernes de Nara et Koulikoro ont présenté chacun sept morceaux, et le stade municipal Baba Alkairou, qui a vu défiler les troupes régionales. Cette double programmation a permis de mettre en valeur la diversité des expressions artistiques maliennes.
À la salle Ali Farka Touré, Nara a ouvert les concerts avec sept titres porteurs d’énergie et de créativité. Les musiciens ont proposé des compositions modernes empreintes de fraternité et de fierté régionale. Leur prestation a séduit un public attentif, qui a salué la qualité des arrangements et la force des messages transmis. Koulikoro a ensuite pris le relais avec sept morceaux aux rythmes variés, alliant profondeur mélodique et modernité, confirmant la richesse musicale de cette région.
Nara et Koulikoro en scène moderne
Au stade Baba Alkairou, la Région de Dioïla a inauguré la soirée avec son ensemble instrumental « Mali Kura avance », une œuvre qui illustre les dynamiques impulsées par les autorités pour bâtir un Mali nouveau. La pièce de théâtre « La Patrie avant tout » a suivi, racontant l’histoire d’un jeune chômeur tenté par le terrorisme, mais rappelé à l’ordre par l’amour et le patriotisme. Sa fin tragique a marqué les spectateurs, soulignant les dangers de l’embrigadement.
Le solo de chant « La croyance » a ensuite porté haut les valeurs de dignité, de paix et de souveraineté. Ce message, adressé à la jeunesse, invitait à un comportement responsable pour l’avènement de « Maliden Kura ». Enfin, la danse traditionnelle « Initiation au Korês » a clôturé le passage de Dioïla. Plus qu’un divertissement, elle prépare l’homme à affronter la vie et incarne la cohésion sociale, le vivre ensemble et l’entente communautaire.
Mopti, retour aux sources et traditions
La Région de Mopti a pris la suite avec son ensemble instrumental « Nangonndiral juude », une composition qui met en avant l’entente et la solidarité face aux défis de développement dans l’espace de la Confédération des États du Sahel. Le solo de chant « Inè bè kôrôpa », interprété en Bozo, a constitué un cri de cœur pour le retour aux sources. Mopti a ainsi invité les populations déplacées et la diaspora à s’unir autour des valeurs ancestrales.
La prestation s’est achevée avec la danse traditionnelle « Tawangal », originaire de la zone du Guimbala. Exécutée au clair de lune, elle célèbre le retour des jeunes bergers de la transhumance et permet à la marraine de la saison de choisir le chef de génération. À Tombouctou, cette danse a magnifié les traditions peulh et renforcé le lien entre culture et jeunesse. Le public a vibré au rythme de cette célébration, empreinte de symboles et de mémoire collective.
Ainsi, la sixième journée de la Biennale Artistique et Culturelle Tombouctou 2025 a confirmé la vitalité culturelle du Mali. Entre les concerts modernes de Nara et Koulikoro dans la salle Ali Farka Touré et les prestations traditionnelles des troupes régionales au stade Baba Alkairou, la ville a vécu une véritable fête. Cette rencontre a montré que l’art, sous toutes ses formes, demeure un vecteur essentiel de paix, de cohésion sociale et de transmission des valeurs nationales, unissant modernité et héritage.
Ibrahim Kalifa Djitteye, envoyé spécial à Tombouctou
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