Tuant involontairement son père Laïos, Œdipe, un personnage de la mythologie grecque, épouse sa mère Jocaste. Après s’être rendu compte de ses crimes, Œdipe se crève les deux yeux pensant ainsi rendre le jugement et atteindre l’ataraxie.
Dans la souffrance, dans l’angoisse voire dans l’emportement, l’homme emprunte parfois des voies qui ne servent qu’à rajouter à sa souffrance au lieu de l’amoindrir.
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Cette automutilation d’Œdipe rappelle bien la grande ignorance de l’homme, celle qui l’induit chaque fois en erreur. En se crevant les yeux, Œdipe a sûrement oublié que cette souffrance qu’il se fait subir ne va nullement apaiser sa conscience morale, touchée par l’effet d’un crime de père et d’un inceste. En s’automutilant, il alourdit la charge à supporter.
Cette situation d’Œdipe est celle d’un peuple qui casse les édifices publics de son pays, entrave le travail de ses frères et sœurs citoyens. Pensant agir pour faire mal au chef de l’État et le forcer a signé forfait, le peuple opte pour cette forme d’automutilation.
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Plus de respect des règles de la République ne signifie pourtant pas l’anarchie. La désobéissance civile ne doit aucunement renvoyer au vol citoyen ou au saccage des biens publics. L’automutilation passe par là. C’est le peuple qui détruit ses biens et c’est le peuple qui les répare ensuite. Quel sadisme ! Oui, le sadique se donne du plaisir en se faisant subir de grandes souffrances.
Dans ce contexte sociopolitique tendu au Mali, le peuple doit savoir raison garder. Porter atteinte aux biens publics ne profite à aucun bon citoyen. Comme pour dire que la désobéissance civile ne veut pas dire l’automutilation.
F.T.
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