Dans la salle de conférence de son département, le ministère malien de l’Industrie et du Commerce a tenu le 12 novembre une conférence de presse sur la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la hausse des prix de certains produits de forte consommation.
Depuis un certain temps, le prix de certains produits de forte consommation connaît une énorme augmentation au Mali. Cela, en raison essentiellement des facteurs « exogènes combinés à un certain nombre de menaces endogènes ».
Subvention des produits
Selon les explications du ministre malien de l’Industrie et du Commerce, cette croissance du prix des produits sur le marché malien est tributaire de l’augmentation des prix sur le marché international, avec la reprise des activités économiques. Une reprise qui s’accompagne d’une forte demande des produits de base face à une offre mondiale frileuse.
Pour anticiper sur ces menaces, le gouvernement du Mali a pris des mesures fortes. Elles consistent à la subvention « direct[e] à la consommation ou à la production voire l’abandon des droits et taxes à l’importation des produits comme le sucre, l’huile alimentaire, la viande bovine, le lait », a indiqué le ministre Mahmoud Ould Mohamed.
Face aux incertitudes sur les prévisions de la campagne agricole en cours et la crise sociopolitique, le gouvernement du Mali a marqué son accord pour la « réduction de la base taxable à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire ». Cette opération, qui « coûtera 8 milliards de FCFA », se veut favorable aux populations. Surtout que la pluviométrie n’a pas été au rendez-vous dans plusieurs localités du pays.
Cette subvention entraînera une incidence budgétaire évaluée à plusieurs centaines de milliards de F CFA. Néanmoins, le ministre estime que ces mesures auront, à coup sûr, un impact positif sur le quotidien des Maliens.
Surveillance permanente des marchés
Aussi faut-il souligner que dans la même dynamique, les autorités maliennes de la transition ont pris d’autres mesures d’ordre social visant à soutenir le pouvoir d’achat des populations. Il s’agit notamment de l’harmonisation de la grille salariale, des transferts monétaires aux couches défavorisées. Des distributions gratuites de médicaments, de nourritures et d’aliments bétail, le soutien aux entreprises affectées par la Covid-19. L’abandon de la TVA à la consommation de l’eau et de l’électricité pour les tranches sociales, etc.
Pour éviter le dérapage des prix et lutter contre la spéculation, les structures techniques du département du ministère de l’Industrie et du Commerce ont accentué la surveillance des marchés. Dans ce cadre, les brigades de contrôle économiques des structures déconcentrées de la DGCC, déployées en permanence sur le terrain, ont verbalisé des contrevenants à la réglementation en vigueur et procédé à la saisie de « plusieurs tonnes de produits impropres à la consommation », a-t-on expliqué au cours de la conférence de presse.
Durant cette année, rappelle-t-on, les équipes de contrôle ont visité plus de 30 000 points de vente à travers tout le pays. Ces opérations ont permis de recouvrer plusieurs dizaines de millions de FCFA au titre d’amendes transactionnelles entièrement versées au Trésor national. En outre, ces équipes ont pu retirer du circuit de commercialisation environ 200 tonnes de produits impropres à la consommation.
Des actions favorables aux travailleurs de la COMATEX
En arrêt depuis un certain temps, le gouvernement de la transition donne l’espoir aux travailleurs de la Compagnie malienne de Textile (COMATEX-SA). Le ministre Mahmoud Ould Mohamed a annoncé des actions concrètes qui sont déjà entreprises au profit de cette industrie. Selon ses précisions, des initiatives ont été entreprises en vue de « relancer les activités de la COMATEX-SA ». L’État s’est d’ores et déjà « engagé à payer 600 000 000 FCFA au titre des salaires des travailleurs ».
Toutefois, précise-t-il, l’État conclura un contrat de performance avec la COMATEX-SA pour améliorer la gouvernance et renforcer les capacités financières afin de lui permettre d’atteindre et de maintenir son équilibre d’exploitation.
L’adoption de ces mesures démontre à suffisance l’engagement des plus hautes autorités à soutenir les populations durement éprouvées par les effets de la crise sanitaire, économique et sociopolitique — a-t-on fait savoir.
Bakary Fomba
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