Après l’attaque qui a coûté la vie à 8 personnes, dont 6 ressortissants français, le dimanche 9 août 2020, au Niger, le journaliste et essayiste Seidik Abba était l’invité Afrique de RFI, le lundi 10 août. Il fait comprendre les implications de cette attaque contre la réserve de girafes au Niger non seulement pour le pays lui-même, mais aussi pour le reste de l’Afrique.
«C’est un énorme choc et une énorme surprise », reconnait Seidik Abba, spécialiste des groupes terroristes dans la zone du sahel. À l’en croire, l’attaque de Kouré, le dimanche 9 août 2020, pourrait remettre au cœur des débats politiques la question sécuritaire. Outre cela, cette attaque prouve toute la détermination et la capacité de nuisance des djihadistes dans le sahel à poursuivre leurs tentacules, estime-t-il. Cela, malgré la présence de Barkhane et du G5 Sahel. « Je pense qu’en faisant cette attaque à 70 kilomètres seulement de Niamey, les jihadistes ont voulu montrer qu’ils conservent encore une capacité opérationnelle [ndlr] », a-t-il expliqué.
Selon le journaliste et l’essayiste Sedik Abba, la menace djihadiste est loin d’être éradiquée dans les pays du sahel. Il invite alors à déployer plus d’efforts dans l’organisation de l’efficacité. « Le fait de pouvoir attaquer non loin de la capitale nigérienne traduit effectivement la détermination des groupes terroristes à étendre cette menace au-delà de la zone sahélienne à toute l’Afrique de l’Ouest et à faire en sorte que, nulle part, les gens ne soient en sécurité et particulièrement la cible qui a été visée : les ressortissants européens », a-t-il fait comprendre.
À en croire, M. Sedik Abba, l’attaque de cette réserve de girafes du Niger, une zone protégée, « est un drame humain ». Un acte qui n’est pas sans conséquence sur l’économie nigérienne vu que plusieurs activités s’organisaient autour de cette réserve. Un endroit hautement fréquenté par les touristes en raison de sa nature verdoyante et de la présence des quelques rares girafes desquelles il était possible de se rapprocher voire de toucher, souligne-t-il au cours de cette émission radiophonique. Dans cet endroit, précise M. Sedik Abba, des randonnées étaient fréquemment organisées avec des ressortissants occidentaux. « Et les groupes jihadistes, en attaquant le développement de cette région, justement, vont continuer à créer un terreau favorable qui va leur permettre de poursuivre le recrutement et de porter la menace jusqu’à la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest », estime-t-il.
Faut-il noter aussi qu’en réussissant de la sorte à créer la méfiance des gens de cette zone, les djihadistes sont en mesure d’organiser des activités économiques sur les richesses s’y trouvant afin d’augmenter leur budget d’armement. Nous savons que dans certains pays, ils sont impliqués dans le braconnage, dans l’orpaillage, dans l’enlèvement des bêtes, etc., ce après avoir réussi à chasser les autorités de l’État.
Togola
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