Le Conseil de sécurité nationale (CSN) a débuté, ce 17 mai, un atelier de trois jours en vue de clarifier des concepts de la Politique de sécurité nationale du Mali. Un exercice hautement symbolique et surtout pédagogique dans ce contexte de montée en puissance de l’armée malienne.
« La sécurité nationale de façon globale, n’est pas un champ que certains labourent seuls pour en livrer la récolte aux autres », a déclaré le général de division Yamoussa Camara, secrétaire permanent du Conseil de sécurité nationale, à l’ouverture des travaux, à Koulouba. C’est pour dire que la politique de sécurité nationale une appropriation commune des concepts, surtout qu’il s’agit d’un domaine qui touche « tous les segments de la vie sociale ».
Doter le pays d’une politique de sécurité nationale, c’est garantir la cohérence d’ensemble de la défense du territoire. La bonne mise en œuvre d’une telle initiative passe nécessairement par une meilleure compréhension des concepts par tous les acteurs impliqués dans la gestion des questions sécuritaires. Cette appropriation commune est ce qui permet d’assoir une vision partagée sur la défense territoriale et de cheminer vers les mêmes objectifs. Nicolas Boileau ne disait-il pas d’ailleurs que « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ».
La co-construction
C’est convaincu de cette force de la conceptualisation que le Conseil de sécurité nationale se prête à cet exercice de clarification pour la bonne compréhension des principaux concepts de la Politique de sécurité nationale. Cet atelier est la preuve que le Conseil de sécurité épouse pleinement les idéaux du président de la transition. Il s’agit donc d’une approcheglobale et pluridisciplinaire qui permet au CSN d’engager « un pas de géant en fédérant les expertises et les énergies pour l’aboutissement des efforts », a expliqué le général de division Yamoussa Camara.
Des Assises nationales de la refondation aux concertations pour la rédaction de la nouvelle Constitution, le monde entier a été témoin de toute la volonté et de l’engagement constant du chef de l’État afin de fédérer les Maliens autour des projets phares touchant l’avenir de toute la nation. La co-construction que d’autres pourraient appeler l’inclusion a toujours été privilégiée par le président de la transition, le colonel Assimi Goita, dans les prises de décision. Toutes les initiatives doivent désormais concourir à la souveraineté du Mali et au bien-être des Maliens. D’où les trois grands principes guidant les actions publiques en République du Mali, à savoir : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques ; et des choix des partenaires opérés par le Mali, et la prise en compte des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises.
Anticiper sur les crises et les catastrophes
Depuis 2012, le Mali est victime d’une crise multidimensionnelle qui a ébranlé les fondements du tissu social. Plusieurs initiatives ont été prises en vue d’endiguer le mal qui persiste, en raison de l’échec des différentes mesures. Dès leur arrivée au pouvoir, les autorités maliennes de la transition ont entrepris un vaste chantier de refondation dans tous les secteurs, y compris celui de la sécurité, en vue de mieux protéger les Maliens et leurs biens. Dans ce cadre, le Conseil de sécurité national a été créé, en 2014, en vue de doter le pays d’une Politique adéquate de sécurité nationale.
La politique de sécurité nationale est une « référence en matière de fixation des grandes orientations et le cadre général d’action de toutes les parties prenantes dans la protection du territoire, des personnes et de leurs biens, en matière d’évaluation du contexte politique, des menaces, et de la définition des fonctions stratégiques liées à la Défense. »
Cet atelier, loin d’être un cadre de réflexion de plus, vient fortifier les efforts déjà déployés par les autorités maliennes de la transition en matière de sécurisation du pays, à travers notamment l’équipement des forces armées de défense et de sécurité et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. L’objectif recherché par les autorités maliennes en créant le Conseil de sécurité nationale est d’anticiper sur les crises et les catastrophes pouvant affecter la sécurité du pays.
Chiencoro Diarra
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2 comments
Bonsoir votre article est d’une qualité inestimable. Pour moi, le premier pilier de la Politique nationale de Sécurité doit être la justice.Tout le mal de ce pays est la mauvaise distribution de la justice et la mauvaise qualité des ressources humaines du secteur de la justice.Ce secteur est miné par une corruption à ciel ouvert.Ainsi la cause principale de l’insécurité et du terrorisme se trouve dans l’injustice qui est servie sans aucune crainte de la part des acteurs de la Justice. Une des solutions pour l’insécurité est la bonne organisation et la bonne distribution de la justice.
Merci infiniment