Après le changement de régime en juillet 2023, Niamey tente de rassembler les Nigériens autour d’un projet commun à travers les Assises nationales.
Près de deux ans après le coup d’état perpétré contre le régime de Mohamed Bazoum, le Niger se trouve à la croisée des chemins. Les Assises nationales, qui se tiennent du 15 au 19 février 2025, représentent une tentative ambitieuse d’apaiser les tensions et de reconstruire une nation fragilisée par des années de conflits et de divisions sociale, politique et militaire.
Fédérer autour d’un projet commun
L’objectif de ce projet est de fédérer les Nigériens autour d’un projet commun. Dans son discours lors de l’ouverture des Assises, le Président du CNSP, chef de l’État du Niger, le général de Brigade Abdourahamane Tiani, lance un appel fort à l’unité nationale et à la cohésion sociale au Niger. « À la différence de ce que les Nigériens ont connu dans le passé, ces assises ne peuvent pas se réduire à une tribune de promotion personnelle, de positionnement politique, de règlement de comptes, de critiques acerbes injustifiées ou de tremplin pour une conquête du pouvoir à venir », averti le général Tiani.
Tout en soulignant, à plusieurs reprises, la nécessité d’un dialogue constructif qui dépasse les clivages politiques et les intérêts personnels, le Président Tiani appelle à une refondation de la République basée sur des valeurs fondamentales comme l’unité nationale, la cohésion sociale et la justice sociale. Cette volonté de rassembler et de réconcilier les Nigériens est essentielle pour reconstruire un pays fragilisé par des années de conflits et de divisions.
Un vaste chantier
À l’instar du Mali et du Burkina Faso, le Niger est confronté à un phénomène d’insécurité qui impacte profondément sa stabilité. Face à cette situation, les autorités nigériennes se lancent dans un vaste chantier d’apaisement et de reconstruction en incluant les voix de tous dans la définition du futur du pays. Cette approche participative représente une rupture avec les pratiques passées et ouvre une perspective positive pour l’avenir du Niger.
À travers son discours, le Président Tiani a mis en lumière les défis auxquels le Niger est confronté depuis plus d’une décennie, notamment l’instabilité politique, la pauvreté, l’insécurité et l’extrémisme violent. Ce discours constitue tout de même un message fort d’espoir et de renouveau, marquant ainsi le début d’un processus de dialogue national crucial pour la transition politique du pays.
Par ailleurs, le succès de ces Assises dépendra de la capacité des participants à dialoguer constructivement, à dépasser les clivages et à se fédérer autour d’un projet commun pour le Niger.
Une plateforme pour élaborer des solutions concrètes
L’engagement du Président Tiani à prendre en compte les propositions issues de ces Assises nationales et à les traduire en actions concrètes est un signal positif pour l’avenir du Niger. Il montre également une réelle volonté politique de mettre en œuvre les décisions prises et de donner une nouvelle impulsion à la nation nigérienne.
Quoi qu’il en soit, cette initiative offre une plateforme pour élaborer des solutions concrètes à ces problèmes et pour construire les bases d’un développement durable et inclusif. Elle représente également un événement majeur pour le pays, offrant une opportunité historique de dialoguer, de se réconcilier et de construire un avenir plus stable, plus juste et plus prospère pour tous les Nigériens.
Le succès des Assises nationales dépendra, sans nul doute, de la capacité des participants à s’engager dans un dialogue sincère et constructif, dépassant les clivages politiques et les intérêts personnels. Si la volonté de paix et de reconstruction est réelle, le Niger pourrait enfin s’engager sur la voie d’un avenir plus stable, plus juste et plus prospère pour tous ses citoyens.
Bakary Fomba
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