Du mois de juin jusqu’au mois d’octobre, c’est l’hivernage au Mali. Cette saison trouble le sommeil de la population malienne, avec la propagation des moustiques.
« Après la pluie vient le beau temps ». Cet adage n’est pas toujours le cas au Mali. Pendant l’hivernage la population souffre extrêmement, le nombre de patients atteint du paludisme s’accroit de jour en jour. Le paludisme est une maladie contagieuse qui est causée par le parasite (plasmodium) dû à la piqure du moustique appelée l’anophèle.
Au CSREF de Kalaban -coro, le nombre de patients qui font la queue devant les différentes salles de consultation se multiplie durant ces périodes. Nous ne pouvons pas dire avec certitude qu’ils (patients) souffrent tous de cette maladie.
Dans ce Centre de santé de référence, nous avons rencontré le point focal paludisme, Docteur Mohamed Kaba, dans son bureau. Il nous a accueillis et nous a donné plus d’explications sur l’évolution du paludisme pendant l’hivernage. Très content, M. Kaba explique que la propagation du paludisme pendant cette période est due au manque d’hygiène, d’assainissement, etc. À ses dires, le moustique porteur du parasite (plasmodium) du paludisme est un moustique femelle, qui vit dans les eaux sales. Pendant l’hivernage, il vit dans les flaques d’eau et les eaux usées. Ce problème d’assainissement donne un abri à ce parasite pour mieux pondre ses œufs, a-t-il expliqué. Ce qui entraîne la prolifération des moustiques, ajoute-t-il. « Pendant cette période, les couches les plus vulnérables sont surtout les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », ajoute Dr Kaba.
Après ces explications, M. Kaba nous rappelle des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur cette maladie. À l’en croire, en 2019, cette organisation a fait comprendre que 228 000 000 de cas de paludisme ont été enregistrés dans le monde. En 2018, ajoute-t-il, dans les statistiques sanitaires du Mali, 2 614 104 cas ont été enregistrés.
Le point focal paludisme du CSREF de Kalaban -coro a également touché aux mesures de prévention. Selon lui, durant cette période, les mesures de prévention à mettre en œuvre sont : « l’assainissement de l’environnement, se protéger contre les piqures des moustiques en dormant sous des moustiquaires imprégnées et la pulvérisation intra-domiciliaire ».
Cette situation handicape beaucoup les chefs de famille qui font face à des dépenses financières au quotidien. Pourtant, en y regardant de près, nombreuses sont ces familles qui respectent les mesures préventives que Dr Kaba vient de souligner.
Dans une cour propre, des poubelles contenant des ordures ménagères ouvertes à l’entrée de la porte, des flaques d’eau à quelques de la famille. Voilà l’environnement de M. Samba Cissé, un chef de famille que nous avons rencontré à Torokorobougou. Selon celui-ci, « le paludisme est une maladie cyclique qu’on a l’habitude de rencontrer en début et en fin d’hivernage ».
Ce non-respect des mesures préventives contre cette maladie a eu des impacts réels sur la santé de la famille Cissé cette année. « Nous souffrons beaucoup pendant cette période. Cette année, ma femme, ma fille ainsi que moi-même sommes tombés malades en même temps », a expliqué M. Cissé qui a laissé entendre que cette situation lui a énormément coûté en termes de dépenses.Pourtant, ce chef de famille estime que les mesures préventives sont bien respectées chez lui. Mais il précise que « si on se protège et que le voisinage est toujours mal saint, cela revient à la même chose, car les moustiques peuvent se déplacer ». Tel est le cas pour M. Cissé et sa famille.
Le paludisme reste alors une maladie dangereuse dont il faut tenir compte. De ce fait, il faudra respecter les mesures de prévention. Comme le dit un proverbe, « Mieux vaut prévenir que guérir ».
Sira Niakaté et Seydou Sanogo, stagiaires, pour Le Pays
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