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Après la fête, c’est la défaite

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Ah, la Tabaski ! Cette période de l’année où chaque Malien se transforme en expert en bétail et en cuisinier de compétition. Les marchés sont remplis de moutons dodus, et les odeurs de viande grillée envahissent les rues. Mais attendez, avant de nous perdre dans l’euphorie des festins et des festivités, prenons un moment pour réfléchir à cette petite réalité bien connue : après la fête, c’est la défaite.

Ne vous méprenez pas, j’adore la Tabaski autant que n’importe quel autre Malien. Qui ne voudrait pas de ce mouton bien gras qui fait pâlir de jalousie le voisin ? Mais entre nous, combien d’entre nous finissent par grincer des dents en regardant leur compte bancaire après la fête ? Oui, oui, vous savez de quoi je parle. Ce moment où l’on se dit : « Peut-être que j’aurais dû laisser ce troisième mouton au marché. »

La Tabaski, c’est ce moment magique où soudainement tout le monde devient un grand chef étoilé. Les marmites sont en ébullition, les épices volent dans tous les sens, et les barbecues sont en mode turbo. Les enfants courent partout, les voisins débarquent sans prévenir, et même les cousins éloignés se rappellent soudainement de votre existence. Mais une fois que le dernier morceau de viande a été avalé et que les invités sont partis, que reste-t-il ?

Il reste ce petit goût amer de la défaite financière. Les étals vides de nos cuisines et les poches trouées de nos pantalons. La réalité frappe fort, mes amis. Les prix des moutons montent en flèche chaque année, et avec eux, nos dépenses. Il est temps de se poser la question : sommes-nous en train de sacrifier notre avenir financier pour quelques jours de fête ?

Rassurez-vous, je ne suis pas là pour jouer les rabat-joie. La Tabaski est une fête importante, pleine de spiritualité et de traditions que nous devons chérir. Mais peut-être pourrions-nous apprendre à célébrer avec un peu plus de modération et de sagesse. Au lieu de vider nos comptes pour impressionner nos voisins avec le plus gros mouton du quartier, pourquoi ne pas investir dans ce qui compte vraiment ?

Et puis, soyons honnêtes, est-ce que le mouton a vraiment besoin d’être aussi gros ? Si vous demandez à votre estomac, je suis sûr qu’il répondra non. Un mouton de taille raisonnable, quelques bons plats bien préparés, et surtout, beaucoup de convivialité et de partage, voilà ce qui fait la vraie richesse de la Tabaski.

Et n’oublions pas les leçons de notre religion. L’islam prône la modération, la solidarité et la prudence dans les dépenses. Pourquoi ne pas profiter de cette fête pour faire preuve de générosité envers ceux qui en ont vraiment besoin ? Après tout, la véritable essence de la Tabaski réside dans le partage et la communion, pas dans la démonstration ostentatoire de richesse.

Alors, chers amis, en cette période de Tabaski, rappelons-nous que la fête ne doit pas se transformer en défaite. Planifions nos dépenses avec sagesse, pensons à l’après-fête et trouvons des moyens de célébrer qui ne nous laissent pas les poches vides. Parce qu’après la fête, il y a la vie quotidienne, et celle-ci mérite aussi notre attention et notre prudence.

Bonne fête de Tabaski à tous, avec modération et beaucoup de joie !

F. Togola

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