La propagation de la pandémie du Coronavirus a entraîné la suspension de toutes les manifestations littéraires dans le monde. Une situation difficile pour la promotion littéraire. Sur le sujet, nous nous sommes entretenus avec Amélie Diack, chroniqueuse, blogueuse et auteure de « Shouna la genèse maudite ». Cette passionnée de la littérature africaine, d’origine sénégalaise, nous parle de sa gestion de cette crise ainsi que les expériences que l’humanité devra y tirer. Il est aussi question de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.
Phileingora : en tant qu’auteure, comment traversez-vous cette période de Coronavirus avec son effet de confinement ?
Amélie Diack : il faut dire que ce n’est pas passionnant de rester chez soi sans pouvoir sortir. Mais, comme tout le monde, je m’y fais. J’écris des contes que je fais paraître sur mon blog auteure. Ce sont de petits contes pour divertir les enfants confinés. Je travaille nonstop sur mes deux blogs littéraires. Je lis beaucoup pour mes chroniques et je gère ma vie de tous les jours. Je déplore de ne pas pouvoir lire sur écrans, car j’aurai pu me fournir en ebooks. Alors je revisite mes bibliothèques personnelles.
Phileingora : nous savons que cette pandémie a occasionné la suspension de toutes les manifestations littéraires dans le monde, y compris en France. Quels ont été les impacts de ces suspensions sur les auteurs comme vous ?
Amélie Diack : comme tout le monde, je m’y conforme. Tout comme le milieu littéraire. J’avais mon badge pour le Salon du livre. Je suis déçue de ne pas avoir pu y aller. Mais, ce sera pour l’année prochaine. Sinon, les auteurs continuent les ventes des ebooks. Tout se passe sur Internet. Les Salons, les manifestations littéraires reprendront à la fin du confinement
Phileingora : chaque crise offre généralement aux écrivains des occasions pour produire des œuvres décrivant le fléau traversé. Comment préparez-vous l’après-Covid ? Doit-on s’attendre bientôt à une nouvelle publication de Amélie sur cette pandémie ?
Amélie Diack : oui, les pandémies changent la face du monde. Pour le moment, j’en parle à travers mes contes pour ces enfants qui sont obligés de rester enfermés. C’est un enfer pour eux et leurs parents. Le Covid ne m’inspire pas de roman ou autre actuellement. Peut-être d’ici quelques années, j’en ferai un roman fantasy ou une saga. Je pense que nous croulerons sous les écrits concernant ce virus. Alors, je laisse la place à ceux qui sont inspirés. L’après-Covid sera pour moi l’occasion de faire éditer tous ces manuscrits qui dorment dans mes tiroirs. Pour le reste, mektoub.
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Phileingora : nous sommes à la veille de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Comment comptez-vous célébrer cet événement mondial cette année ?
Amélie Diack : enfermée chez moi, cela me semble difficile. Je vais passer cette journée spéciale à échanger au téléphone avec certains de mes contacts. J’arrive à leur proposer de la littérature africaine. Ils adorent. Les débats sont très animés. Je pense juste faire un hommage à mes anciens collègues de la santé qui se battent dans les hôpitaux. Certaines en payent le prix. Et je croise les doigts pour qu’elles s’en sortent.
Phileingora : enfin, quelle explication donnée à l’apparition de cette maladie dans le monde ? Quelle leçon doit-on y tirer ?
Amélie Diack : je ne sais pas quelle explication donnée à l’apparition de cette maladie. L’histoire du monde est marquée par ces pandémies. Certains parleront de religion. D’autres d’hygiène ou autre. Je dirai juste qu’une page de l’histoire mondiale se tourne et que nous entrons dans une nouvelle ère. J’espère que l’humain réfléchira à ce qu’il y a de plus important dans sa vie ainsi que les priorités qu’il aura. Penser que le partage, la relation à l’autre devront être différents de ce que cela était jusqu’à la pandémie. Après, chacun voit midi à sa porte et chacun agira selon sa conscience. Personnellement, l’humain a toujours été important pour moi. Cela ne changera pas.
F. Togola
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