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Afrique du Sud : l’ANC perd, mais gagne grâce à la DA

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Cyril Ramaphosa a été réélu président de l’Afrique du Sud grâce à un accord de coalition de dernière minute avec l’Alliance démocratique. Cette alliance improbable marque un tournant historique pour le pays, bouleversant le paysage politique établi.

La politique sud-africaine, toujours pleine de surprises ! Cyril Ramaphosa vient de décrocher un deuxième mandat, mais cette fois-ci, ce n’était pas gagné d’avance. Un accord de coalition de dernière minute avec l’Alliance démocratique (DA) a permis au Congrès national africain (ANC) de sauver la mise. L’ANC, autrefois invincible, a dû tendre la main à son ancien rival pour continuer à régner. Le 14 juin, Ramaphosa a été réélu avec 283 voix contre seulement 44 pour Julius Malema. Un score qui pourrait laisser croire à une victoire écrasante, mais en réalité, il cache bien des secousses.

Gestion efficace et lutte acharnée contre la corruption

Les élections du 29 mai ont été un véritable séisme politique. L’ANC, qui s’était habitué à une confortable majorité, a chuté à 40 % des voix, contre 57 % en 2019. Un véritable camouflet ! Le parti a dû se résoudre à une coalition avec la DA, formant un « gouvernement d’union nationale ». Une union sacrée saluée par Ramaphosa comme l’avènement d’une « nouvelle ère ». Les belles paroles des politiciens !

Le paysage politique s’est radicalement transformé. Les petits partis populistes, tels que les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema et le parti de Jacob Zuma, n’ont pas été de la partie. Et tant mieux, diront certains ! Les marchés financiers ont poussé un soupir de soulagement, évitant ainsi des alliances qui auraient pu plonger le pays dans des réformes économiques hasardeuses.

Du côté de la DA, c’est le triomphe. John Steenhuisen, leur leader, n’a pas manqué de rappeler que son parti est passé de 1,7 % des voix en 1994 à être aujourd’hui une force de gouvernement nationale. Quelle ascension ! Leur discours promet une gestion efficace et une lutte acharnée contre la corruption. On attend de voir.

Coalition improbable pour une stabilité incertaine

Mais ne nous leurrons pas. L’Afrique du Sud reste confrontée à des défis titanesques : un taux de chômage record, une criminalité galopante, des infrastructures en ruine et une corruption endémique. Ramaphosa et son nouveau gouvernement devront se retrousser les manches. Le partenariat avec la DA impose une gestion partagée du pouvoir, où chaque décision nécessitera un consensus. Un mécanisme de résolution des conflits est même prévu, signe que tout ne sera pas de tout repos.

Et n’oublions pas la nouvelle opposition qui se profile avec le parti de Jacob Zuma, maintenant la troisième force politique du pays. Ce dernier a boycotté la première session de l’Assemblée, dénonçant des fraudes électorales sans preuves. L’ombre de Zuma plane encore sur le paysage politique, promettant de ne pas rendre la tâche facile à Ramaphosa.

Alors, une coalition improbable pour une stabilité incertaine. Le futur de l’Afrique du Sud est à un tournant. L’espoir d’un renouveau démocratique est là, mais le chemin sera semé d’embûches. Pour l’instant, Cyril Ramaphosa tient les rênes. Mais pour combien de temps ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, l’Afrique du Sud est suspendue à un souffle, entre espoir et scepticisme.

Chiencoro Diarra 

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