La Rentrée parlementaire de la 6e législature a eu lieu ce lundi 11 mai 2020 au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Les travaux ont démarré avec l’élection du Président du parlement. Une élection à la suite de laquelle Moussa Timbiné, député élu en commune V du district de Bamako, succède à Issiaka Sidibé à la tête de l’AN.
Avec 134 voix contre 8 pour son adversaire de Yéléma, Moussa Timbiné du RPM devient ainsi le président de la 6e législature du Mali. Au total, ils étaient trois candidats en lice : Mamadou Diarassouba, député élu à Dioïla, Moussa Timbiné, l’élu de la Commune V du district de Bamako et Moussa Mara, celui de la Commune IV.
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Comme un tour de magie, Mamadou Diarrassouba, un des favoris de la majorité présidentielle, RPM, retire sa candidature avant le début des travaux de vote laissant le champ libre devant son frère de parti.
Les enjeux de la victoire de Timbiné
Les enjeux de cette élection de Moussa Timbiné à la tête de l’Assemblée nationale peuvent être grands. Car rappelons qu’il s’agit d’un député dont l’élection a été largement contestée par la population de sa circonscription. Cette population estime que la victoire de Timbiné aux législatives n’est que le résultat d’un truquage de voix de la part de la Cour constitutionnelle qui le donne vainqueur après que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation lui avait annoncé vaincu dans les résultats provisoires.
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Dans ces circonstances, le défi à relever par la deuxième personnalité du pays sera grand. Tout d’abord, il lui faudrait réussir à apaiser la tension de cette population qui n’arrive pas à digérer son élection et qui pourrait d’ailleurs traduire cette élection à la tête de la 6e législature comme étant la cause du tripatouillage des résultats qu’elle reproche à la Cour constitutionnelle. Ce qui pourrait être une autre source de contestation dans sa circonscription voire sur toute l’étendue du territoire national malien.
Certes, une frange de la jeunesse pourrait se réjouir de cette élection de Timbiné comme étant une forme de promotion de la jeunesse. Mais serions-nous de mémoire aussi courte pour oublier d’ores et déjà ce que fait subir Boubou Cissé aux Maliens ?
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Oui, il faut la promotion de la jeunesse dans nos administrations publiques, mais faudrait-il souligner la nécessité que les jeunes choisis doivent être à la hauteur des défis afin de véhiculer une bonne image de cette jeunesse malienne?
Or, nous ne pensons pas que Timbiné sera à la hauteur de ce défi même s’il a lui-même promis de « devenir l’ambassadeur de la jeunesse malienne » afin que ni le président de la République ni le président sortant ne soit au regret de lui avoir confié ce poste.
Qui est-il ?
Notons que Timbiné, âgé de 46 ans, est originaire de Bandiagara dans la région de Mopti. Il était le président de la jeunesse du RPM. Cet ex-leader estudiantin était également le 1er vice-président de la 5e législature qui vient de plier bagage. Pour les cinq prochaines années à venir, il occupera les reines de l’Assemblée nationale.
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Rappelons que les deux grands absents lors de cette session inaugurale ont été Mohamed Ag Intalla et Soumaila Cissé, chefs de file de l’opposition malienne qui a été enlevée depuis le 25 mars 2020 alors qu’il était en campagne dans son fief à Niafunké.
Togola
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