La fondation Tuwindi en partenariat avec AJCAD, Observatoire pour les élections et la bonne citoyenneté au Mali et Doniblog a entamé ce mercredi 24 février 2021, au Grand hôtel de Bamako, un atelier de « co-construction de la 4e République ». Durant trois jours, les participants réfléchiront sur la révision de la constitution du 25 février 1992. L’objectif de cette initiative est d’aider les autorités de la transition malienne à poser les jalons de la nouvelle République.
Rassembler les forces vives de la nation malienne (ONG, médias, acteurs politiques, autorités coutumières et étatiques) afin de développer ensemble une proposition citoyenne de constitution qui reflèterait au mieux l’opinion nationale, voilà le but de cet atelier de trois jours intitulé « co-construction de la 4e république ». Un cadre de réflexion et d’échange qui a ouvert ses portes ce mercredi au Grand hôtel de Bamako.
« Notre super-ordinateur s’est le plus souvent planté »
Tidiani Togola, directeur exécutif de la fondation Tuwindi, pour expliquer les raisons d’une telle initiative, compare l’État malien à un super-ordinateur. Selon lui, en raison de certaines pratiques comme la corruption, la mauvaise gouvernance, etc., « le système d’exploitation de notre super-ordinateur s’est le plus souvent planté ». D’où la nécessité de procéder à des révisions importantes. Car « la société évolue, les enjeux aussi ».
L’objectif sera d’adapter la constitution du 25 février 1992 au type d’évolution que le Mali souhaite entreprendre. « Notre but aujourd’hui n’est pas juste de venir discuter et déposer quelques recommandations, mais plutôt de proposer un document qui sera un prototype à remettre aux autorités compétentes comme contribution des acteurs », précise M. Togola.
Selon les précisions de Abdoulaye Sall, président du comité de pilotage de cet atelier de « Co-construction de la 4e République », il s’avère important aujourd’hui d’emprunter des chemins « devant nous conduire à un Mali Un et Indivisible ». Ce Mali nouveau ne pourra pas « se construire sans l’apport des partis politiques et des institutions de la république », souligne Malick Ibrahim, conseiller à la Cour constitutionnelle du Mali.
Initiative d’un Consortium d’associations de la société civile, cet atelier visant la participation citoyenne « à l’effort de construction des réformes en cours » permettra aux participants, à l’issue des trois jours de travail, de proposer un « projet de loi constitutionnelle sur la base de l’avant-projet de révision existant ».
Contribuer à la réussite de la transition
Pour mener à bien ces trois jours de réflexions et d’échanges, les participants ont bénéficié de la documentation nécessaire leur permettant de faire des propositions accompagnées d’un argumentaire pour expliquer le bien-fondé de leurs propositions, explique Dr Ibrahim Sangho, coordinateur du comité de pilotage de l’atelier. À ses dires, les participants seront également accompagnés dans leurs tâches par des experts.
Ce projet, financé par OSIWA, vise « la réussite de la transition » en cours. Ce consortium d’associations se dit conscient des nombreux défis auxquels les nouvelles autorités de la transition font face alors que le temps leur est compté (18 mois) et les moyens sont limités. D’où la nécessité pour chaque citoyen d’apporter sa pierre à la construction de l’édifice national.
OSIWA (Open Society initiative for West Africa) a pour mission de contribuer à la construction de sociétés ouvertes en Afrique de l’Ouest. Des sociétés dans lesquelles les citoyens pourront bénéficier de politiques inclusives, d’une bonne gouvernance, de démocraties dynamiques, de transparence, de responsabilité, d’équité et du respect de l’État de droit et des droits humains fondamentaux.
Fousseni Togola
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