À Bamako, les préparatifs du 65 ᵉ anniversaire de l’indépendance ne ressemblent en rien à ceux des années précédentes. Défilé militaire grandeur nature sur le boulevard de l’Indépendance, ciel malien quadrillé par les avions… Cette mise en scène n’est pas seulement festive. Elle incarne la volonté du Mali de démontrer sa souveraineté et de répondre par la force symbolique à ceux qui misent sur la peur, le terrorisme économique et la guerre informationnelle.
Depuis une semaine, Bamako vit au rythme des préparatifs du 65 ᵉ anniversaire de l’indépendance. Le boulevard de l’Indépendance, artère symbolique de la capitale, est devenu le théâtre de répétitions militaires à grande échelle. Embouteillages monstres, circulation perturbée, regards curieux des passants : tout annonce que cette édition du 22 septembre ne sera pas une simple prise d’armes comme par le passé, mais un défilé grandeur nature, aérien et terrestre, où toutes les composantes des forces armées maliennes seront mises en scène. Le ciel, sillonné par les avions militaires, se prépare à résonner au rythme des moteurs et des drapeaux flottants, signes d’un pays décidé à montrer sa force.
La guerre des récits
Mais ce faste annoncé s’inscrit dans un contexte marqué par des menaces récurrentes. À l’approche de chaque 22 septembre, les groupes armés terroristes — désormais affaiblis sur le terrain — tentent, avec l’appui de leurs sponsors extérieurs, de semer la peur. Attaques sporadiques contre des civils, tentatives de blocus économiques, rumeurs en ligne. Autant de stratégies désespérées pour imposer une psychose collective. Comme l’a souligné le président de la Transition, Assimi Goïta, dès 2023 à Sikasso, ce « terrorisme économique » vient s’ajouter au terrorisme avec violence armée et terrorisme médiatique.
Aujourd’hui, la bataille ne se joue plus uniquement sur les champs de combat. Elle se déroule aussi dans les esprits, à travers une guerre informationnelle où les réseaux sociaux deviennent des armes à double tranchant. Fausses nouvelles, campagnes de désinformation, vidéos manipulées. Tout est mis en œuvre pour affaiblir la confiance des Maliens en leur État. Mais le paradoxe est là : plus les offensives militaires et informationnelles des terroristes échouent, plus l’adhésion populaire au projet souverainiste incarné par l’AES se renforce.
Une fête comme message politique
Ainsi, la célébration du 65 ᵉ anniversaire de l’indépendance dépasse largement le cadre commémoratif. Elle sera un signal clair envoyé aux partenaires comme aux adversaires. Le Mali entend assumer pleinement sa souveraineté et sa résilience.
Derrière les uniformes impeccablement alignés et les avions qui strieront le ciel de Bamako, c’est un message d’unité et de détermination qui sera adressé. Dans un Sahel en recomposition, où la guerre hybride mêle économie, information et politique, la fête nationale se mue en acte de résistance.
Chiencoro Diarra
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