Les violences conjugales ne concernent plus que les femmes. Certains hommes en souffrent également, en catimini. À travers cette fiction, Mariam nous interpelle sur cette violence faite aux hommes.
Au Mali, les femmes semblent n’être plus les seules à subir de violence conjugale. Les hommes semblent de plus en plus victimes du phénomène. Mais beaucoup préféreraient se taire, pour des raisons sociales ou du poids de la société.
De l’argent contre le sexe
Depuis près de vingt (20) ans, Balla, enseignant de son État, vit en couple avec Aïda, son amour de jeunesse. Aïda est une commerçante qui sort dès l’aube et ne retourne qu’à la tombée du soleil. Elle est de quatre ans plus âgée que son conjoint, qui « se dit souffrir intérieurement » en raison des agissements de sa femme à son endroit.
Victime de violence conjugale depuis les premières heures de leur mariage, le jeune enseignant a toujours préféré garder le silence. Garder le silence sur ces violences qu’il subissait de sa femme au fond de leur chambre, une fois la nuit tombée, est pour lui la meilleure option. « À qui dois-je raconter cette partie sombre de ma vie conjugale ? », s’interroge Balla. Avant de se répondre de façon désespérée : « De toutes les façons, je sais d’avance qu’il est très difficile de trouver des gens dans cette communauté pour me croire ».
Aussi, raconte Balla : son couple vivait selon le bon vouloir de sa femme. Celle-ci lui facturerait chaque rapport sexuel à 2000 FCFA. « J’ai acheté en quelque sorte chacun de mes enfants auprès de ma femme », ironise-t-il, la gorge nouée. Avant de poursuivre : « Ma femme me livrait son corps contre l’argent ». À l’en croire, Aida aurait toujours conditionné leur intimité conjugale au paiement de cette somme d’argent.
« Mon corps m’appartient »
Au début, deux ans après leur mariage, « quand je lui ai demandée si c’est parce qu’elle ne m’aimait pas qu’elle me fait subir toutes ces humiliations, j’ai eu droit à une gifle », révèle Balla. Il explique qu’il n’avait d’autre choix que le silence pour éviter que cette « mère de [ses] enfants, qu’[il] aime de tout [son] cœur », ne change de forme de violence contre lui. Surtout que, raconte-t-il, elle aurait l’habitude de lui laisser dormir le ventre vide. « Nous nous sommes bagarrés, une fois, à l’intérieur de notre chambre conjugale. J’avoue que je n’ai pas réussi à la battre. Parce que je l’aimais à tel point que je ne voudrais pas lui faire du mal », nous confie Balla.
Selon les explications du jeune enseignant, certes, il a beaucoup enduré auprès de cette dame, mais aujourd’hui, avec la vieillesse, Aida regrette tous ses faits et gestes. « Elle ne cesse de me supplier de la pardonner. Elle me raconte qu’elle était encore sous l’emprise des théories féministes qu’elle n’avait jamais comprises », nous rapporte Balla. Lui qui précise qu’Aida ne cessait de lui répéter que son « corps l’appartient ». Une phrase que Balla n’a comprise que bien plus tard, en même temps qu’Aida. Mon « corps m’appartient signifiait, pour elle, mon corps se vend ».
Mais Balla estime que sa femme n’est pas une « personne violente de nature ». Et que c’est sous l’influence « de mauvaises compagnies, elle avait épousé l’idéologie selon laquelle les hommes ne méritent que les mauvais traitements » pour qu’ils respectent les femmes, reconnaît le jeune enseignant. « Notre couple vit aujourd’hui ses moments de bonheur », nous rassure-t-il.
Mariam
Balla et Aïda sont des pseudonymes. Toute vraisemblance avec des noms réels est juste une coïncidence.
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1 comment
Les couples de nos jours sont comme ça,,,,,,,,,