Le réseau routier malien, colonne vertébrale de l’économie nationale, est en péril. La cause ? Des camions surchargés qui accélèrent la détérioration des infrastructures, menaçant la viabilité des investissements publics. Face à cette situation alarmante, le gouvernement malien a décidé de réagir avec fermeté.
Les routes maliennes jouent un rôle stratégique dans le transit des marchandises, reliant le pays aux ports des nations voisines. Toutefois, ces infrastructures vieillissantes subissent une pression croissante due aux véhicules dépassant largement les limites de charge autorisées. En effet, de nombreux camions, en particulier ceux venant des ports, transportent des charges excédant les capacités prévues lors de la conception des routes. Cette pratique aggrave l’usure des chaussées, créant des nids-de-poule et des fissures qui rendent la circulation périlleuse.
Une réponse ferme des autorités
Conscient de l’urgence, le ministre des Transports et des Infrastructures a lancé un appel pressant au respect strict des normes de charge. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du décret n°2023-0509/PT-RM, qui réglemente l’utilisation des voies publiques. L’objectif est de protéger les investissements massifs consentis pour la modernisation du réseau routier.
Le directeur général des Transports a rappelé l’importance cruciale du respect des règles de tonnage et de dimensions. À titre d’exemple, la limite de charge pour un véhicule isolé est fixée à 18 tonnes. Pour les contrevenants, les sanctions seront exemplaires : immobilisation des véhicules, transbordement des marchandises excédentaires et mise aux normes obligatoires. Plus encore, à partir du 1er avril 2025, les véhicules hors normes se verront purement et simplement interdire la circulation.
Un enjeu économique majeur
L’entretien du réseau routier représente un défi de taille pour le Mali. L’État investit des sommes colossales pour maintenir ces infrastructures vitales. Or, la surcharge des camions compromet gravement la durabilité de ces investissements, surtout dans un contexte où le fonds d’entretien routier s’avère insuffisant.
Pour endiguer ce fléau, des contrôles renforcés seront déployés aux points stratégiques du pays — notamment aux frontières et aux péages. Par ailleurs, le Mali coopère activement avec les pays voisins afin d’harmoniser les réglementations et d’assurer une application rigoureuse des normes de transport.
Un appel à la responsabilité collective
Le gouvernement malien appelle l’ensemble des acteurs à prendre leurs responsabilités : transporteurs, chauffeurs, mais aussi les autorités en charge des contrôles. La sauvegarde du réseau routier est un enjeu collectif. Seule une mobilisation générale permettra de préserver cet outil indispensable au développement économique du pays.
En s’attaquant à la surcharge des camions, le Mali engage une bataille cruciale pour garantir des routes sûres et durables, et assurer ainsi un avenir plus serein à ses infrastructures et à son économie.
Ibrahim Kalifa Djitteye
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