Le deuxième sommet Russie-Afrique a débuté, le 27 juillet 2023, à Saint-Pétersbourg. Plusieurs pays africains prennent part à ce rendez-vous intercontinental, dont le Mali. Ce vendredi 28 juillet 2023, le président malien de la transition, le colonel Assimi Goita a pris la parole devant ses pairs pour livrer un message sur la nécessité d’ouverture du monde et la coopération russo-africaine.
Face à une « situation économique mondiale inquiétante », avec une économie au bord de la récession en 2023, le président Goita estime qu’il existe des motifs d’espoir. « Les pays des BRICS se hissent au premier rang de l’économie mondiale et constituent des réponses fiables pour le continent, sans contrepartie hypothéquant le développement de notre continent et l’épanouissement de nos populations », a-t-il déclaré.
Un monde d’ouverture et de pragmatisme
Le Mali, tout en soutenant les BRICS, estime que cette initiative constitue « un réel espoir de soustraire nos pays d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation ». Selon le président Goita, le Mali soutient des initiatives telles que « créer une banque de développement pour le financement des infrastructures ou encore, offrir de nouveaux mécanismes et moyens de paiement internationaux ».
Le président malien de la transition a donc prôné pour l’ouverture du monde en vue de lutter plus efficacement contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Le Mali salue à cet effet « l’accord international sur l’exportation des céréales » et appelle les autres parties prenantes à « lever les entraves liées aux exportations de céréales à destination du continent africain ». Ce pays d’Afrique de l’Ouest, se battant depuis deux ans pour sa souveraineté retrouvée, lance un appel aux médiations internationales à « plus d’ouverture et de pragmatisme en vue de poursuivre et renforcer les efforts pour un règlement pacifique de la crise » russo-ukrainienne.
Le président Assimi Goita ne fait aucun doute que le destin des peuples africains et russes est lié. Une interdépendance qui exige surtout une réponse « collective et appropriée aux défis auxquels nous devons faire ensemble face », a affirmé le président malien de la transition.
Construire un nouvel espace commun
Depuis des décennies, la région du Sahel, dont fait partie le Mali, est victime d’une crise multidimensionnelle. Résultante de l’intervention de l’OTAN en Libye, a expliqué le chef de l’État avant de souligner la vulnérabilité des populations africaines « confrontées aux effets combinés des facteurs sécuritaires, socio-politiques, économiques, climatiques, environnementaux et récemment sanitaires liés à la pandémie de la COVID 19 ».
Le sommet Russie-Afrique, qui a lieu le lendemain du forum économique et humanitaire, est l’opportunité de « tracer ensemble les contours d’un espace commun de prospérité, de stabilité et de sécurité ». Un cadre rénové qui sera élaboré sur la base des « principes de respect mutuel, des relations d’égal à égal et des intérêts partagés au bénéfice de nos populations ».
Chiencoro Diarra
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