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Silence des caisses, colère des craies : Les enseignants maliens menacent de quitter la BNDA

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Le silence des guichets de la Banque Nationale de développement agricole (BNDA) résonne de l’indignation des enseignants maliens. En proie à des retards persistants dans le paiement de leurs salaires, ces soldats de la craie expriment leur frustration et menacent de délaisser l’institution financière qui peine à honorer ses obligations envers eux.

À Bamako, les salles de classe ne sont pas les seules à résonner des murmures des élèves. Le mécontentement gronde également chez les enseignants qui, confrontés à des retards répétitifs dans le versement de leurs salaires par la Banque Nationale de développement agricole (BNDA), manifestent leur désarroi. Malgré des rappels officiels et des échéances claires, la situation persiste, mettant en lumière des tensions financières croissantes au sein de cette communauté éducative. Les enseignants de la commune I du district de Bamako, décidés à faire entendre leur voix, menacent de changer de domiciliation bancaire, faisant de cette crise un reflet des défis plus vastes du système éducatif malien.

Malgré la lettre nº 01627/MEF-SG du 19 mai 2011 du ministre de l’Économie et des Finances, établissant le délai de paiement des salaires des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales au 25 du mois, et la réaffirmation de cette règle le 24 février 2021 par l’actuel ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga, le problème persiste dans plusieurs localités du Mali, en particulier à Bamako. Face à cette situation préjudiciable aux soldats de la craie, des enseignants de la commune I du district de Bamako manifestent leur mécontentement et menacent de quitter la BNDA.

« Prêts à changer de domiciliation »

Le retard fréquent dans le traitement des salaires des enseignants à Bamako par la BNDA devient une préoccupation majeure. Cet enjeu peut avoir d’importantes répercussions sur la vie quotidienne des enseignants et de leurs familles. Les retards répétitifs dans le paiement des salaires peuvent également entraîner des difficultés financières et susciter un mécontentement légitime parmi les enseignants, d’autant plus qu’ils dépendent de ces revenus pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.

La BNDA, en tant qu’institution responsable du versement des salaires, doit garantir un traitement rapide et efficace des transactions pour s’assurer que les enseignants reçoivent leurs rémunérations à temps. Les retards dans le traitement des salaires peuvent être perçus comme une source de stress financier et peuvent avoir un impact négatif sur le moral et la productivité des enseignants.

Dans une lettre datée du 29 janvier 2024, adressée au directeur général de la BNDA, le Collectif des enseignants de la Commune I manifeste son mécontentement face à ce « retard récurrent » dans le traitement de leurs salaires « depuis un certain temps ». Toutefois, le Collectif invite la BNDA à prendre sérieusement leur préoccupation en compte. Le document précise que « si ce retard persiste, nous sommes prêts à changer de domiciliation ».

Identifier les causes et enjeux plus larges

Il est essentiel que les autorités compétentes s’engagent à résoudre rapidement ce problème en identifiant les causes du retard et en prenant des mesures correctives pour éviter qu’il se reproduise à l’avenir. Les enseignants doivent également recevoir des informations claires sur les mesures prises pour résoudre ce problème. Cette situation souligne la nécessité d’améliorer la fiabilité et l’efficacité des processus de paiement des salaires ainsi que la gestion des ressources financières dans le secteur de l’éducation.

Il est indéniable que les enseignants jouent un rôle crucial dans la société, et leur rémunération doit être une priorité pour garantir un système éducatif fonctionnel et motivant. Par ailleurs, l’incapacité de la BNDA à traiter rapidement les salaires peut être interprétée comme le résultat de dysfonctionnements dans les processus administratifs, financiers ou informatiques, soulevant des préoccupations quant à l’efficacité et à la fiabilité des institutions impliquées dans la gestion des finances publiques et le versement des salaires.

Cette situation met également en lumière les défis plus larges auxquels le système éducatif malien est confronté, notamment en ce qui concerne le financement et la gestion des ressources humaines. Les enseignants, déjà confrontés à des conditions de travail souvent difficiles, peuvent voir dans ces retards une preuve supplémentaire du manque de considération pour leur profession.

Bakary Fomba

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