En vue de trouver des solutions appropriées aux problèmes qui gangrènent le Mali depuis des décennies de mauvaise gouvernance, les autorités maliennes de la transition ont lancé un vaste chantier de refondation parmi lequel la rédaction d’une nouvelle constitution, dont l’avant-projet est en restitution. Une fois adoptée par référendum, cette constitution devra assurer au Mali un nouveau départ et faire de ce pays la meilleure des terres possibles.
« La vie cherche un monde meilleur ». Cette affirmation du penseur britannique Karl Popper trouve sa lettre de noblesse dans la situation politique que traverse le Mali, depuis des décennies. Pour faire face à ces énormes crises qui l’assaillent, ce pays sahélien a lancé un vaste chantier de refondation. Un avant-projet de Constitution est déjà en restitution aux forces vives de la nation.
Interdépendance des problèmes
Cette loi fondamentale, appelée à remplacer celle de 1992 ayant mis fin au régime dictatorial du Général Moussa Traoré, n’a pas su combler les attentes du peuple souverain, qui était animé par le slogan « An tè kôrôlen fè fô kura » (traduit en français par « on ne veut plus de l’ancien, mais du nouveau », lors de la révolution de 1991.
Cette constitution de 92, encore en vigueur, avait donné l’espoir d’un renouveau, d’un nouveau départ pour le Mali, d’un changement de paradigme dans la gouvernance.
Ce monde meilleur, idéalisé par la constitution de 1992, n’a été qu’un leurre et non plus une lueur d’espoir. Les crises politiques, avec à la clé des coups d’État intempestifs entraînant des dysfonctionnements institutionnels et par ricochet une crise multidimensionnelle, justifient la volonté manifeste du peuple malien de cheminer vers un monde meilleur, un pays débarrassé des injustices socio-politico-économiques.
Depuis des années, la corruption, la délinquance financière, le favoritisme, le népotisme ont caractérisé l’État malien. Cette situation a conduit à une véritable instabilité politique lorsque chaque corporation revendiquait ses droits, où des partis politiques ne faisaient plus confiance aux résultats des élections organisées par la majorité au pouvoir.
La mauvaise gouvernance semble être à l’origine de la quasi-totalité de ces maux qui gangrénaient la nation malienne. Cette interdépendance des problèmes exige donc des solutions d’ensemble.
Redevabilité
Tous ces phénomènes ont montré la nécessité d’une réforme profonde dans le fonctionnement des institutions républicaines en vue d’arriver à un monde meilleur où les dirigeants se verraient beaucoup plus redevables à leurs citoyens. C’est ce qui explique l’ouverture de ce vaste chantier de refondation par l’État malien. La rédaction d’une nouvelle Constitution, dont l’avant-projet est en restitution par la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution [CRNC], en est un des piliers majeurs.
Lors de la cérémonie de remise officielle de cet avant-projet de constitution et du rapport de fin de mission de la CRNC, le 11 octobre 2022, le président malien de la transition, le colonel Assimi Goïta, a déclaré : « Après de longues années de soubresauts politiques, il nous faut repartir sur de nouvelles bases afin de créer les conditions d’instauration d’une démocratie réellement représentative, dans un cadre social apaisé et convivial ».
Cette nouvelle constitution en plan n’est-elle pas une recommandation du peuple souverain du Mali, dans sa quête effrénée de changement, de monde nouveau et plus meilleur.
Pour l’accès à ce monde meilleur où ses profondes aspirations seront désormais prises en compte et non celles d’un groupe d’individus ou d’une famille privilégiée, le peuple doit faire du référendum le moment historique où le « oui » remportera. Les phases de restitution qui sont ouvertes depuis le 17 octobre dernier et qui se poursuivront jusqu’au 25 octobre sont le moment idéal pour une meilleure appropriation du contenu de cet avant-projet qui pose les jalons d’un Mali nouveau et meilleur. Un pays qui sera de nouveau un modèle dans la sous-région. Car les Maliens vivent sur la meilleure des terres possibles.
Chiencoro Diarra
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