Pour la toute première fois, le monde a célébré le 7 septembre 2020, la Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus. Une occasion pour sensibiliser sur les dangers de ce phénomène.
Près de 7 millions de personnes meurent dans le monde prématurément de maladies causées par la pollution atmosphérique. Ce phénomène affecte la santé humaine, animale et planétaire. « La pollution atmosphérique est le plus grand risque environnemental pour la santé humaine et l’une des principales causes évitables de décès et de maladie dans le monde », explique-t-on dans un communiqué du 7 septembre 2020 du PNUE.
Au cours de la toute première Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus, adoptée par résolution par les l’Assemblée générale des Nations unies pour souligner l’importance et l’urgence « de sensibiliser le public à tous les niveaux et de promouvoir et faciliter les actions visant à améliorer la qualité de l’air », le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) invite à plus d’actions en faveur de l’environnement. Alors que le monde fait face à une pollution extrême liée en grande partie aux activités humaines, cette Journée pourrait contribuer à donner plus de visibilité aux efforts visant une réduction de cette pollution.
Un phénomène transfrontalier
Le PNUE estime que dans « de nombreuses régions du monde, les événements de pollution atmosphérique extrême sont devenus un phénomène saisonnier, presque aussi régulier que la mousson ou la chute des feuilles en automne ». Prenant l’exemple sur New Delhi ainsi que d’autres villes du nord de l’Inde où en novembre, des niveaux de pollution extrême de l’air ont été atteints, le PNUE attire les attentions sur les effets de ce phénomène. Selon le Programme onusien pour l’environnement, cette pollution à New Delhi a entraîné des violations de liberté à travers l’annulation des vols et l’obligation pour les citoyens de porter des masques ou de rester chez eux. Parlant du cas de la Californie et de l’Australie, le PNUE explique que « les feux de forêt d’été sont exacerbés par le changement climatique, détruisant les habitats et couvrant de vastes zones dans une brume étouffante ».
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres souligne que « dans le monde entier, neuf personnes sur dix respirent de l’air pollué ». C’est dans cet esprit qu’il invite les gouvernements, les entreprises et les communautés pour « mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles au profit d’une énergie renouvelable propre et abordable ».
Selon Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, la pollution atmosphérique a un impact réel sur les plus pauvres. Elle estime que ce phénomène entraîne une augmentation des coûts économiques, « que ce soit en raison des factures de santé, de la perte de productivité, de la diminution du rendement des cultures ou de l’érosion de la compétitivité des villes ».
Le PNUE souligne que ce phénomène ne touche pas uniquement les hommes. Les plantes et les écosystèmes sont également affectés par les effets néfastes de cette pollution. « La pollution de l’air par l’ozone est à elle seule responsable de la perte de 52 millions de tonnes de récoltes mondiales chaque année », indique le PNUE qui déplore que ce phénomène rende l’avenir incertain pour les générations futures.
Un cadre de sensibilisation
La célébration de cette première Journée internationale de l’air pur pour des ciels bleus a été largement saluée. Beaucoup estiment qu’elle offrira un cadre de sensibilisation sur les dangers liés à la pollution atmosphérique. « J’espère que cet événement contribuera à sensibiliser davantage le public à la pollution atmosphérique transfrontalière et constituera une étape importante dans les efforts mondiaux visant à mettre en œuvre des actions basées sur des solutions pour un air plus pur », a déclaré Jae-in, président de la République de Corée.
Un phénomène remédiable
Le programme onusien pour l’environnement fait comprendre l’existence de solutions pratiques et rentables pour réduire la pollution de l’air. Pour ce faire, il saisit l’occasion qu’offre cette Journée pour exhorter à une coopération internationale accrue aux niveaux mondial, régional et sous-régional en faveur de la lutte contre la pollution atmosphérique et le changement climatique. Il invite à une collecte accrue de données sur la qualité de l’air, la réalisation de recherches conjointes, le développement de nouvelles technologies et le partage des meilleures pratiques.
Selon Inger Andersen, la pandémie de la covid-19 a prouvé qu’un ciel plus propre est possible. À ce titre, elle lance un appel : « Nous devons prendre des mesures urgentes similaires pour réduire le smog dû à la pollution atmosphérique. Si nous le faisons, nous pouvons sauver des millions de vies et des milliards de dollars chaque année ».
Pour sa part, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, affirme qu’« il est temps de repenser la façon dont nous organisons nos sociétés, nos villes, nos transports, et la façon dont nous cuisinons et chauffons nos maisons, pour notre santé ».
Fousseni Togola
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