Ancien député à l’Assemblée nationale du Mali de 1997 à 2002, Moussa Balla Diarra publie son deuxième ouvrage, « Mansala, le Mali d’après crise », chez les éditions La Sahélienne. Nous avons rencontré l’auteur à son domicile. Il nous explique ses motivations.
Phileingora : pourquoi le titre « Mansala » ?
Moussa Balla Diarra : « Mansala » est un mot composé de « Mansa » et de « la ». En langue bambara, « la » signifie la demeure, le lieu où on siège, le lieu où on habite. Par exemple exemple, diarrala désigne le lieu où les Diarra sont installés ; coulibalyla, traoréla…
« Mansala » veut donc dire le pays des « Mansa », la demeure des « Mansa ». Je considère que le Mali est un pays de « Mansas », une demeure des « Mansa ». C’est un territoire, un espace où se sont succédé des « Mansa ». « Mansala » est un second nom que je donne au Mali.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire ce livre ?
La crise profonde dans laquelle le Mali est tombé à partir de 2012 n’a laissé personne indifférent. Tous les intellectuels, tous les patriotes sincères se sont demandé ce qu’ils pouvaient faire pour apporter leur contribution à la résolution de cette crise. Voilà l’interpellation qui m’a fait prendre la plume pour commencer à décrire le Mali d’après la crise.
Je documente la construction d’une nouvelle nation malienne, prospère, où il fera bon vivre, avec tous les atouts que nous avons : atouts humains, économiques, sur tous les plans. Se projeter pour bâtir un Mali prospère à partir de la fin de la crise.
Pour bâtir ce Mali nouveau, j’ai plongé un peu en arrière pour parler des 50 années passées où on a vu le Mali plonger jusqu’à se retrouver à cette crise multidimensionnelle.
J’arrive à la compréhension que la perte de nos repères, de nos valeurs ancestrales, de nos valeurs traditionnelles, qui ont fait la gloire des grands empires, des grands royaumes est à la base de cette crise.
Vous dites que « Mansala est une vision ». Cette vision sert-elle la transition ou l’après-transition ?
Cette vision sert bel et bien à la transition actuelle. J’estime que cette transition est destinée à jeter les bases, à voter toute la législation, toutes les lois, tous les règlements pour instaurer une bonne gouvernance, une juste mesure de toutes les choses qui peuvent faire avancer le Mali.
Quel bénéfice les citoyens et les décideurs politiques pourront-ils tirer de la lecture de « Mansala » ?
Ce que je définis comme vision est une piste de réflexion. Il appartient aux autorités politiques, qui seront légalement élues, de chercher à en tirer profit, de s’en servir comme piste de réflexion, comme piste de solution. D’abord, je donne des solutions de type politiques en termes de forum de gouvernance, de système politique. Sur le plan économique, les propositions que je fais dans « Mansala » concernent surtout l’industrialisation à outrance.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lors de la production de cet ouvrage ?
Le livre est une œuvre qui reste pour la vie entière. J’ai commencé la production de « Mansala » depuis 2015, mais c’est en 2020 que le livre a pu être finalisé et publié. Pendant 5 ans, j’ai réfléchi, j’ai écrit, j’ai effacé, j’ai réécrit et effacé.
Une autre difficulté pour moi a été de tacher à ne pas rapporter du n’importe quoi, à dire des choses réelles et à proposer des choses justes et crédibles.
Des projets en cours ?
J’ai déjà terminé la production d’un autre ouvrage qui est chez l’éditeur et est annoncé pour 2021. Dans ce livre, j’essaie d’attirer l’attention sur un phénomène très dangereux qui tue l’économie d’un pays.
Quels conseils formulez-vous, en tant qu’écrivain, mais aussi comme ancien député, à l’endroit des membres du Conseil national de la transition ?
Il s’agit de personnes qui vont jouer le rôle du législateur. Ils doivent comprendre qu’un législateur doit avoir deux qualités. La première est la connaissance profonde du pays et des aspirations du peuple malien. La deuxième est d’être en mesure de légiférer, de trouver le processus d’élaboration de la loi.
Les membres du CNT doivent connaitre le minimum de procédure en matière d’élaboration de loi. Ils doivent connaitre l’esprit et la lettre de la loi. Je leur demanderai également de travailler avec patriotisme, à mettre complètement de côté les intérêts personnels, les intérêts claniques, les intérêts de groupements professionnels et socioprofessionnels.
Comment se procurer de votre ouvrage et à quel prix ?
« Mansala » a commencé à être disposé dans les librairies. Ceux qui veulent l’avoir peuvent passer au siège l’Association d’Amitié Mali-Maroc (AMAMA) ou contacter le secrétaire permanent, Oumar Aba Koné au 76043088. En passant la commande en avance, je pourrais dédicacer l’exemplaire.
Les lecteurs pourront l’acheter également à la librairie Mablé de Sogoniko. Je suis en train de préparer aussi la vente en ligne pour permettre ceux qui vivent en dehors du Mali de le commander.
« Mansala » est vendu à 7 000 FCFA l’exemplaire.
Fousseni Togola et Bakary Fomba
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