La mise en place du gouvernement de transition au Mali a réveillé de vieux démons. Les critiques contre le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), auteur du renversement du régime IBK, se multiplient. Certains pensent que le CNSP s’est taillé la part du lion en gardant le ministère de la Défense et des Anciens Combattants, celui de la Sécurité et de la Protection civile, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, et enfin de la Réconciliation. Cela après avoir occupé la vice-présidence de la République. D’autres encore, en particulier les femmes, crient à la violation de la loi 052 qui demande un taux de 30% accordé aux femmes dans les postes nominatifs.
Partant de ces constats, le M5-RFP aussi bien que les femmes maliennes perdent en vue le contexte critique ayant entraîné la chute du régime IBK. Une circonstance particulière qui a d’ailleurs amené le CNSP à vouloir rationaliser le nouveau gouvernement en limitant son effectif à 35 membres au lieu de 36, comme nous avons l’habitude de constater sous la gouvernance IBK. Cette décision ne peut que conduire à la diminution des dépenses de l’Etat et partant à rendre le Mali de plus en plus indépendant. Toute chose qui installera la bonne gouvernance tant souhaitée par le peuple malien dans son ensemble.
Une telle démarche demande néanmoins des sacrifices. Puisque toutes les forces vives de la nation ne peuvent pas trouver un poste dans un tel gouvernement de peur d’augmenter les portefeuilles gouvernementaux et sacrifier le changement souhaité. Or, le M5 l’a rappelé au cours de sa conférence de presse du jeudi 8 octobre 2020, le CNSP a indiqué avoir parachever la lutte de ce mouvement pour le changement. D’ailleurs dans son discours à la Nation, à l’occasion du 22 septembre 2020, le président du CNSP, Assimi Goïta n’a-t-il pas averti les Maliens en disant que cette transition se plaçait sous le signe du changement et que cela nécessite de chaque malien un sacrifice sans précédent.
Alors l’occupation de plusieurs portefeuilles ministériels par le CNSP n’est nullement une violation de la parole donnée, mais correspond plutôt à l’aspiration du peuple malien.
Selon plusieurs sondages réalisés par différentes organisations, le souhait du peuple malien est de voir s’installer une transition militaire. Ce qui sous-entend la rupture de confiance entre le peuple et les politiques. Dans une telle situation, il ne serait pas prudent de confier les postes clés à des hommes politiques qui n’inspirent pas confiance aux yeux du peuple.
Par ailleurs, tous les organes de la transition ne sont pas encore mis en place. Il reste le Conseil national de la transition, l’organe législatif. Les jeunes, les femmes, ainsi que tous ceux qui crient à une trahison des objectifs de la lutte du peuple malien pourront être valablement représenté.
Qu’on se rappelle, cette transition est celle du travail et non d’un dîner de gala. Pour la réussite de cette transition et la réalisation du Mali nouveau, la confiance est indispensable aux autorités en place. A peine installées, ces autorités ont plus besoin de soutiens que de dénonciations ou de réclamations de part. Le Mali est notre seul bien commun. Qu’on ne l’oublie pas !
Fousseni Togola
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