La Confédération des États du Sahel (AES) a officiellement ouvert, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), les travaux de la deuxième session du Collège des Chefs d’État, à l’issue de l’inauguration du siège de la Télévision AES et de la Banque confédérale pour l’Investissement et le Développement. Ces actes fondateurs traduisent la volonté des États membres de consolider les bases institutionnelles et économiques de la Confédération.
Présidée par le Général d’armée Assimi Goïta, Président de la Transition du Mali et Président en exercice de la Confédération, la cérémonie a réuni les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger, ainsi que de nombreuses personnalités civiles, militaires et diplomatiques.
Un choix souverain et irréversible
Dans son allocution, le Président de la République du Niger, le Général AbdourahamaneTiani, a rappelé le sens historique de la création de l’AES, soulignant qu’il s’agit d’un engagement assumé au service des peuples sahéliens : « Il s’agit d’un choix souverain, assumé, dans l’intérêt supérieur de nos pays, pour l’histoire et pour l’avenir »,
a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de rompre avec les systèmes de domination et de prédation qui ont longtemps compromis la sécurité et le développement de la région.
Il a également affirmé que la Confédération incarne désormais la capacité des États sahéliens à décider par eux-mêmes : « Désormais, les décisions qui concernent nos peuples se prennent à Bamako, à Ouagadougou et à Niamey, et nulle part ailleurs. »
Des résultats concrets autour des trois piliers
Prenant la parole en tant que Président de la Confédération, le Général Assimi Goïta a dressé un bilan positif des acquis de la première année, structurés autour des trois piliers fondamentaux : défense et sécurité, diplomatie et développement.
Sur le plan sécuritaire, il a mis en avant les progrès réalisés grâce à la coordination militaire : « La coordination entre les forces armées des États membres est devenue une réalité, avec des résultats significatifs sur le terrain », a-t-il souligné, tout en rendant hommage aux forces de défense et de sécurité ainsi qu’aux victimes civiles et militaires.
Sur le plan du développement, il a salué l’inauguration des nouvelles institutions confédérales :« La Banque confédérale pour l’Investissement et le Développement et la Télévision AES constituent des leviers essentiels pour financer notre développement et renforcer la cohésion entre nos peuples. »
Un appel à la vigilance et à l’unité
De son côté, le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, a livré un message fort appelant à la lucidité et à la solidarité face aux tentatives de déstabilisation :
« Nous devons rester unis et vigilants. Aucune manipulation ne doit aujourd’hui nous diviser », a-t-il averti, exhortant les peuples sahéliens à préserver la cohésion sociale et à faire échec aux discours de haine et de division.
Il a réaffirmé sa confiance dans la résilience des populations de l’espace confédéral : « La Confédération des États du Sahel grandira et vaincra, parce que nos peuples sont debout et conscients des enjeux. »
Vers le renforcement de l’architecture confédérale
Les travaux de cette deuxième session portent sur l’examen de textes juridiques et stratégiques destinés à renforcer l’architecture institutionnelle de l’AES, conformément au Traité du 6 juillet 2024. Les Chefs d’État ont salué le travail des équipes techniques et ministérielles engagées dans ce processus.
Entre annonces fortes, institutions nouvellement inaugurées et messages de fermeté, la Confédération des États du Sahel entend désormais passer de la vision à l’action, dans un contexte régional où l’unité et la souveraineté demeurent plus que jamais des impératifs.
Cheickna Coulibaly
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