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Ousmane Sonko : la mémoire de Thiaroye ne doit plus être monopolisée par la France

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Dimanche 28 juillet 2024, Ousmane Sonko, actuel Premier ministre du Sénégal, a réagi à la décision française du 18 juin d’attribuer la mention « morts pour la France » à titre posthume à six tirailleurs sénégalais exécutés à Thiaroye en 1944. Mais ce qui frappe, c’est qu’il a signé son message en tant que chef du parti Pastef-Les Patriotes, et non en tant que Premier ministre. Ce détail est révélateur d’un discours profondément personnel et engagé.

« Nous demandons au gouvernement français de revoir ses méthodes, car les temps ont changé ! » C’est avec cette phrase que Sonko commence son plaidoyer. Il dénonce une reconnaissance tardive et insuffisante, une sorte de geste symbolique qui ne change rien à la réalité des faits historiques.

Une histoire à ne plus raconter de manière unilatérale

Certains voient dans cette décision française une avancée. Reconnaître six des soldats africains abattus en 1944 comme « morts pour la France » pourrait sembler une noble initiative. Mais pour Sonko, cette reconnaissance est bien trop limitée. « Pourquoi cette subite “prise de conscience” alors que le Sénégal s’apprête à donner un nouveau sens à ce douloureux souvenir, avec la célébration du 80e anniversaire cette année ? » demande-t-il.

Il rappelle avec fermeté que la France ne peut plus raconter seule cette histoire tragique. Il n’est plus question de laisser la France déterminer le nombre de victimes ou la nature de la reconnaissance qu’elles méritent. Thiaroye 44, ce massacre où des tirailleurs africains ont été trahis et tués après avoir combattu pour la France, doit être commémoré d’une manière qui reflète pleinement la réalité et l’ampleur de ce drame.

« Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après avoir contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent », affirme Sonko. En soulignant que cette histoire ne peut plus être racontée de manière unilatérale, il appelle à une nouvelle ère de vérité et de justice partagée.

Raconter racontée dans toute sa vérité

Le massacre de Thiaroye, qui a longtemps été un sujet sensible et parfois oublié, revient aujourd’hui au cœur des discussions. Et à juste titre. Il est temps que cette tragédie soit reconnue et commémorée de manière juste et appropriée, non seulement par les descendants des victimes, mais aussi par ceux qui ont bénéficié de leur sacrifice.

Ousmane Sonko conclut son message en réaffirmant que Thiaroye 44 sera désormais remémoré autrement. Avec ces mots, il lance un appel à la mémoire collective, un appel à ne jamais oublier et à toujours chercher la justice pour ceux qui ont été sacrifiés.

L’histoire doit être racontée dans toute sa vérité, avec toutes ses nuances et ses douleurs. Et cette histoire, celle des tirailleurs sénégalais, appartient à tous ceux qui chérissent la justice et la vérité.

Oumarou Fomba 


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