Dans la plupart des pays du monde, le mois de janvier est consacré aux présentations de vœux au chef de l’État. Cette traditionnelle cérémonie est pleine de valeurs. Malgré le contexte particulier du Mali, il convient de perpétuer cette tradition.
Analyser le passé pour mieux éclairer le futur, peut-on dire à propos de l’exercice traditionnel de présentation de vœux, ancré dans le système de gouvernance de la plupart des pays du monde, depuis la nuit des temps. Le Mali ne fait pas exception à cette tradition, dont les origines remontent loin dans l’histoire.
Le « dieu » à deux visages
Dans un article sur les origines du Nouvel An, le site La France pittoresque explique que les Romains avaient coutume de s’offrir du miel et des figues, puis des pièces de monnaie. « Avec les présents, ils se souhaitaient mutuellement toute sorte de bonheurs et de prospérité pour le reste de l’année », lit-on dans ledit article. Le Jour de l’An était un jour de fête, dédié « au dieu Janus, qu’on représentait à deux visages, l’un devant et l’autre derrière, comme regardant l’année passée et la prochaine ».
C’est cette tradition historique qui demeure pressante dans la plupart des systèmes politiques du monde, où les débuts de Nouvel An sont animés généralement par un cortège de présentation des vœux. Au Mali, cette période, notamment au mois de janvier, le président de la République reçoit à tour de rôle, les représentants des familles fondatrices, des autorités religieuses ainsi que des forces vives de la nation. Aussi reçoit-il les institutions de la République, les autorités administratives indépendantes, les membres du gouvernement, les organisations professionnelles des médias ainsi que des chefs d’État-major général des armées et les directeurs des services centraux des armées.
Le chef de l’État reçoit également le corps diplomatique, consulaire ainsi que des organisations internationales pour la même circonstance. Cet exercice s’achève généralement par les vœux du personnel de la présidence.
Apprendre du passé et mieux cerner le futur
Ces séances, loin d’être des exercices vains, sont des occasions particulières pour chaque acteur concerné, non seulement pour faire le bilan de l’année écoulée, mais aussi pour annoncer des perspectives pour la nouvelle année et enfin formuler des doléances auprès du chef de l’État.
Cette cérémonie, contrairement à ce que croient certains esprits pensant, est loin d’être une perte de temps. Elle offre l’opportunité de porter des analyses diverses que variées sur la situation globale du pays : politique, économique, sociale, religieuse, éducative, environnementale, sécuritaire. Elle est généralement aussi le lieu de portée des analyses plus détaillées sur les activités, les difficultés ainsi que les avantages de chaque secteur clé dans le fonctionnement de l’État. Des analyses susceptibles de guider les prises de décisions au niveau institutionnel face à des situations souvent délicates auxquelles des populations pourraient être confrontées.
Les cartes de vœux dans le Mali Kura
Cette traditionnelle présentation des vœux offre donc l’occasion au chef de la première institution de la République de mieux cerner certaines réalités dans les différents secteurs. Et de se préparer en conséquence à affronter les éventuelles situations pouvant découler de certains de ces problèmes restés longtemps méconnus et non résolus.
Vu toute son importance, dans un pays comme le Mali, qui se trouve en phase de refondation afin de donner naissance au « Mali Kura », il convient de perpétuer une telle pratique qui donne une vue d’ensemble aux décideurs sur chaque secteur de la nation. Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les urgences s’entassent : crise sécuritaire, économique, sociopolitique, diplomatique. À travers cette traditionnelle cérémonie, les décideurs sont mieux informés des activités menées par chaque acteur pour l’atteinte des objectifs.
Chiencoro Diarra
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