Après ses deux jours de visite d’inspection au Niger et au Mali, le général français François Lecointre a accordé un entretien à la Radio France internationale (RFI), lundi 14 décembre 2020, dans l’émission « Invité du matin ». Au cours de cet entretien sur sa visite dans le sahel, le chef d’état-major des armées françaises s’est prononcé sur la problématique du dialogue avec les terroristes.
« Pensez-vous qu’il est possible aujourd’hui de négocier avec une partie des groupes armés terroristes, ou est-ce qu’il s’agit là d’une ligne rouge ? » A cette question de nos confrères de RFI, le général Lecointre fait savoir les dangers à courir en acceptant de négocier avec les terroristes.
« Si on veut s’entendre un jour, s’entendre avec quelqu’un qu’on a combattu, il faut être capable de choisir le bon partenaire avec lequel s’entendre, celui qui est représentatif, qui est légitime », a déclaré le chef d’état-major des armées françaises. Selon le général Lecointre, la négociation avec les terroristes n’est pas un « choix de militaires » mais plutôt des « politiques, à commencer par les politiques maliens ».
Les dangers
Au cours de cet entretien, le général français, qui a bouclé une visite au Niger et au Mali, la semaine dernière, a précisé que le « positionnement de principe » de la France à ne pas négocier avec des terroristes ne veut nullement dire « qu’on ne négocie pas avec un ennemi ». Selon le chef d’état-major des armées françaises, une telle négociation « posera un jour la question d’un accord politique qui se fera avec des gens qui à un moment ou à un autre ont été des ennemis de la force Barkhane, ont été les ennemis de la force armée malienne ».
En plus de tous ces dangers, le général Lecointre indique également des implications plus graves d’une telle décision politique. Vu la position idéologique de ces terroristes, qui n’aspire qu’à l’instauration d’un « État islamique dur au Mali », toute négociation avec eux « comporte un danger puissant à la fois pour le Mali et puis par risque de contagion sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel », a-t-il précisé.
Bakary Fomba, stagiaire
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