Au cours d’une cérémonie, organisée ce mardi 12 juillet, sous la présidence du colonel Assimi Goïta, les membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution du Mali sont officiellement installés dans leurs fonctions.
Nommés par décret du président de la transition, les membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution du Mali ont été installés dans leurs fonctions. C’était ce mardi 12 juillet 2022 au cours d’une cérémonie présidée par l’actuel patron de Koulouba.
« En raison de la détermination du peuple malien à dénoncer la mauvaise gouvernance et l’injustice sociale, les institutions démocratiques ne devraient aucunement servir d’alibi pour dénigrer les besoins essentiels de la population au sein de laquelle est vivement ressenti un besoin de réformes institutionnelles, gage d’un lendemain démocratique meilleur et source d’apaisement socio-politique durable », a déclaré Assimi Goïta. Il indique que ces réformes ont commencé avec l’adoption d’une nouvelle loi électorale. Une dynamique qui se poursuit avec les travaux d’une nouvelle constitution.
Identité de l’État
Pour le président de la commission, Fousseyni Samaké, la constitution définit l’identité de l’État, en tant qu’organisation politique et juridique de la société à l’intérieur d’un territoire donné. Elle « reflète les valeurs et les attentes de la société tout en ne perdant pas de vue que l’État et la société évoluent dans un monde globalisé », a-t-il expliqué. Il rassure que la commission est composée par une « équipe pluridisciplinaire ». Ce qui est, selon lui, porteur de richesse dans les approches en termes de rédaction de la constitution ainsi que du contenu de cet acte fondamental.
Pour sa part, le président de la transition a souligné également que « l’élaboration d’une nouvelle constitution dans le contexte de la refondation de l’État ne doit pas être considérée comme une affaire des seuls juristes. C’est pourquoi le choix a été fait de mettre en place une équipe pluridisciplinaire. Aujourd’hui, il s’agit d’un projet de portée nationale qui touche aux intérêts de toutes les couches socio-professionnelles ».
Selon les précisions du chef de l’État, « La diversité de la composition de [cette] équipe et [leurs] expertises respectives constituent des atouts qui [les] aideront assurément pour la réussite de la noble mission qui [leur] est confiée ». Ce projet « devra faire appel à l’histoire, à nos valeurs sociétales, humanistes et de justice sans oublier les préoccupations de développement économique ». Il s’agit de tenir compte des aspirations profondes du peuple malien.
Justifications
La nomination des membres de cette commission, ainsi que leur installation ne sont qu’une suite logique des Assises nationales de la refondation (ANR). Pour justifier le bien-fondé de ce projet de nouvelle constitution, le colonel Goïta a rappelé d’abord le contexte de l’avènement de la constitution de 1992 pour ensuite évoquer les nombreux dysfonctionnements institutionnels qui poussent aujourd’hui à s’interroger sur la solidité de cette loi fondamentale.
« Pendant plusieurs années, le Mali était cité comme un exemple de démocratie en Afrique. La pratique institutionnelle a révélé des dysfonctionnements, qui se sont soldés par des ruptures de l’ordre constitutionnel », a expliqué le président malien de la transition. D’où des interrogations quant à la solidité des différentes institutions, le rapport entre elles et le fonctionnement du système institutionnel de manière générale, a-t-il précisé.
Délai de deux mois
Pour donner corps à ce projet, le président de la première institution a décidé de créer cette commission de rédaction de l’avant-projet de la constitution. Dont les membres ont été choisis selon des critères de « compétences, d’engagement patriotique, et d’impartialité ». Les membres de cette commission ont désormais un délai de deux mois pour présenter l’avant-projet de la nouvelle constitution afin de permettre au peuple de prendre leur décision souveraine à travers un référendum.
Le président de la transition a exhorté les membres de cette commission à être à l’écoute des différents « groupes socio-professionnelles et des différentes sensibilités politiques. Je ne doute point qu’en adoptant une démarche participative, vous nous proposerez à la fin de votre mission un texte à la mesure des attentes du peuple et qui sera le socle d’institutions fortes et d’un jeu politique sain et équilibré entre les différents acteurs institutionnels. » Les membres de la commission rassurent le président de la transition de leur engagement total à tout mettre en œuvre pour accomplir cette noble mission.
« La décision d’établir une nouvelle constitution est un marqueur important de la volonté politique de faire prendre à notre pays un nouveau départ », a précisé le président de la commission.
Chiencoro Diarra
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