Depuis la publication du décret définissant la clé de répartition du CNT par le gouvernement, la semaine dernière, il n’est pas rare de constater, à travers des communiqués, des dénonciations de la part de la classe politique de la procédure de mise en place de cet organe législatif de la transition.
Sur ce sujet, le président de la transition, Bah N’Daw, au cours de sa visite de 48 heures en Guinée-Bissau, a laissé entendre, dimanche dernier : « J’ai signé un décret et je m’en tiens à l’esprit de ce décret. »
Pour la bonne marche de cette transition de courte durée, le président N’Daw appelle à former un front commun. « Je ne suis pas un homme politique. J’ai été commis pour une mission de 18 mois. Le chrono est déjà en marche », a-t-il indiqué à l’occasion d’un point de presse qu’il a co-animé avec le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, à l’aéroport international Osvaldo Vieira de Bissau.
Vendredi 13 novembre 2020, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) n’a pas manqué à faire savoir sa désapprobation, au cours d’un point de presse. « Sans étonnement et sans surprise, le M5-RFP a appris par les réseaux sociaux avant d’en avoir confirmation dans le journal officiel du mardi 10 novembre 2020, l’adoption de deux (2) décrets fixant les modalités de désignation des membres du CNT, et la clé de répartition dudit organe », a déclaré le M5 avant d’indiquer : « C’est dire que le M5 n’a pas été officiellement saisi de cette question vitale pour la bonne marche de la transition ».
En plus du M5-RFP, plusieurs partis politiques ont fait des dénonciations par rapport au mode de désignation et de la clé de répartition des membres du CNT. Beaucoup soupçonnent le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) de vouloir mieux se servir.
Rappelons que le décret n° 2020 -0143/PT-RM du 9 novembre 2020 fixant la clé de répartition du Conseil national de Transition indique que vingt-deux membres du CNT viendront des forces de défense et de sécurité, huit représentants du Mouvement du 5 juin (M5-RFP), 11 représentants des partis et regroupements politiques, neuf représentants des Organisations de la société civile. Quant au mode de désignation, le décret n° 2020 -0142/PT-RM du 9 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres du Conseil national de Transition mentionne que pour être membres du CNT, les candidats doivent être de nationalité malienne d’origine, jouir de leurs capacités physiques et mentales, n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale, avoir les compétences requises, être reconnu pour son engagement patriotique et être de très bonne moralité. Un autre aspect du mode de désignation est que c’est le vice-président de la Transition qui reçoit la liste de candidatures dans un délai de 48 h à compter de la date de publication du décret. Celui-ci est alors chargé de l’examen des dossiers et d’arrêter la liste des membres du Conseil national de Transition (CNT).
Bakary Fomba, stagiaire
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